La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Desert Man - William S. Hart - 1917 - Collections La Cinémathèque française
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The Desert Man

William S. Hart / Fiction / Etats-Unis / 1916

Alors qu'il traverse le désert, le chercheur d'or Jim Alton (William Hart) rencontre une femme mourante qui l'implore de s'occuper de son enfant, le petit Joé. Arrivé à la Cité du désespoir, il se heurte au père, le brutal Dick Burton, et prend Joé sous sa protection. Jim tombe amoureux de Jenny (Margery Wilson), une jeune femme dont le père meurt malgré les soins du docteur Howard. Ce dernier convainc Jenny de le suivre chez lui pour se marier. Découvrant qu'il a déjà une femme, Jenny le quitte mais, n'osant revoir Jim, accepte de travailler dans un dancing. Pendant ce temps, Jim devient riche et populaire. Tacoma Jake, un ambitieux malfaiteur, souhaite s'installer en ville avec sa bande mais Jim leur en refuse l'accès. Pour se venger, ils kidnappent Joé avec l'aide de Dick Burton pour contraindre Jim à se rendre…

  • Titre original : The Desert Man
  • Titre parallèle : La Cité du désespoir
  • Genre : Western
  • Année de production : 1916
  • Année de sortie d'origine : 1917
  • Date de sortie en France : 22 avril 1917
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : —

En 1991, la Cinémathèque a acquis une copie nitrate teintée, incomplète, pour la distribution en France.

Apparemment unique dans les collections des cinémathèques, cet élément a donc été restauré en 2010. La Cinémathèque a alors procédé à la reconstruction de la trame narrative et au tirage d'un contretype et d'une copie couleurs (procédé Desmetcolor).

Les travaux ont été accomplis au laboratoire ANIM.

Pour aller plus loin : consulter le dossier autour de la restauration du film, accessible depuis la page Ressources.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
2010Procédé Desmet Français1057 m20 i/s46 min35

Heureusement que La Cité du désespoir (titre de cette copie française) est une ville fantôme après la ruée vers l’or : cela sert admirablement la pauvreté budgétaire du film, réduit à son squelette en termes d’acteurs et de décor. Nous ne sommes pas dans un film de prestige, mais bien dans la production moyenne de la Kay Bee sous la houlette de Hart, qui en rajoute dans la dureté des temps, puisque son cheval meurt d’épuisement au même endroit où la mère, battue par son irascible mari, vient mourir dudit désespoir, laissant orphelin son unique petit garçon que son mari bat également. Le tyran domestique ne limite pas là son champ de nuisance puisqu’il l’étend à l’ensemble du village en rackettant tout le monde qui doit venir boire et se faire raser dans son minable saloon. Ce manque de respect pour la libre entreprise, les droits de la femme et de l’enfance le feront immédiatement éjecter par Jim Alton qui, ayant perdu son cheval, est bien obligé de prendre ses quartiers quelque part et se retrouve donc au début du film célibataire et père adoptif d’un petit garçon. Heureusement, dans une maison voisine, une jeune fille (interprétée par Margery Wilson qui donne souvent la réplique à Hart) garde son père mourant (le maigrissime Walt Whitman) en jouant de l’orgue. Après quelques péripéties où elle succombera en esprit aux charmes d’un docteur peu scrupuleux venu de la ville, elle finira par revenir à la raison et reconnaîtra les mérites et les sentiments de Jim Alton, ce qui lui permettra de construire une des premières familles recomposées du cinéma américain.

Le film est à la fois sombre (il faut trois orphelins pour faire une famille), squelettique (intrigue, casting et décors), et routinier en ce qui concerne le personnage interprété par Hart, le solitaire au grand cœur qui tombe amoureux d’une citadine beaucoup plus jeune que lui. Ses films en effet répètent ce topos (l’aventurier séduit par une citadine), redoublé par la différence d’âge entre la vedette masculine et la vedette féminine. Mais c’est un film qui mérite considération à plus d’un titre. Tout d’abord sa maigreur lui donne aussi une certaine dignité (c’est un mélodrame sans fioritures), mais surtout traduit bien l’état de la production, au moment où l’on étend à des longs métrages de petites histoires conçues pour des courts métrages, avec peut-être d’ailleurs un budget approchant. Enfin, la présence de Joseph August, fidèle de Ince et de Hart, à la direction de la photographie, assure souvent des effets lumineux de grande qualité, notamment dans le clair-obscur.

Marc Vernet

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