Le célèbre détective scientifique Justin Crécelle et son fidèle secrétaire Walter Jymson doivent faire face aux attaques permanentes de la bande du «Pied qui étreint», dont le chef s’évertue à persécuter Hélène, la fiancée de Justin, par tous les moyens possibles et inimaginables.
Premier épisode: Le Vocaphone sans fil ou La Farandole électrique
Deuxième épisode: Le Rayon noir
Troisième épisode: La Mort du ressuscité ou La Girouette du temple chinois
Quatrième épisode: L’Homme au foulard vert
- Titre original : Le Pied qui étreint
- Autre titre : La Mort du ressuscité ou la girouette du temple chinois - 3ème épisode
- Autre titre : Le Rayon noir - 2ème épisode
- Autre titre : Le Vocaphone sans fil ou la farandole électrique - 1er épisode
- Autre titre : L'Homme au foulard vert - 4ème épisode
- Année de production : 1916
- Année de sortie d'origine : 1916
- Date de sortie en France : 19 mai 1916
- Format d'origine : 35
- Métrage d'origine : 1800 m
- Visa d'exploitation : 83145
- Réalisateur : Jacques Feyder
- Scénariste : Jacques Feyder
- Société de production : S.E.G. - Société des Etablissements Gaumont
- Distributeur d'origine : C.C.L. - Comptoir Ciné-Location
- Interprètes : André Roanne (Clarin Justel), Kitty Hott (Eliane), Musidora (Irma Vep), Georges Biscot, Suzanne Delvé, Marcel Lévesque, René Poyen, Yvette Andréyor
Le Pied qui étreint a été restauré en 2004 par Gaumont et la Cinémathèque française à partir d’un négatif nitrate. Seul le début des intertitres figure sur les amorces de cet élément. La restauration a donc consisté à recréer l’intertitrage en complétant les phrases inachevées, grâce au scénario d’époque déposé à la BNF, département des Arts du spectacle.
Informations techniques sur les copies
Année du tirage | Procédé image | Version | Métrage | Cadence | Minutage | Format |
---|---|---|---|---|---|---|
2004 | Noir et blanc | 1898 m | 18 i/s | 92 min | 35 |
En 1915, alors acteur chez Gaumont, Jacques Feyder interprète un rôle dans Monsieur Pinson policier, réalisé par Gaston Ravel dont il est également l’assistant. Lorsque ce dernier se retrouve subitement incapable de terminer le film, Feyder saisit sa chance et le remplace au pied levé. Il fait ensuite ses preuves en tournant d’autres films de manière anonyme avant que Léon Gaumont ne le retienne pour la réalisation de comédies. En 1916, il réalise un film curieux, un intrépide exercice de style : Têtes de femme, femmes de tête, avant de se lancer dans la réalisation d’un serial en quatre épisodes : Le Pied qui étreint.
Tourné en avril et mai 1916, le film est présenté le 18 mai. Il s’agit d’un pastiche du feuilleton publié dans le journal Le Matin : La Main qui étreint. La réalisation est nettement moins audacieuse et beaucoup plus conventionnelle que celle de Têtes de femme, femmes de tête mais Feyder réussit toutefois, à travers les aventures de deux bandes rivales un peu grotesques et une série de situations rocambolesques, à faire surgir quelques trouvailles burlesques (par exemple, l’emploi de phylactères figurant des paroles prononcées hors champ). Le film se veut également une parodie des Mystères de New York de Louis Gasnier (1914) et une aimable caricature des célébrités Musidora, Max Linder ou encore Charlot (interprété par Biscot, déjà auteur d’un numéro d’imitation du personnage de Chaplin aux Folies Bergères).
Dans le premier épisode, Le Vocaphone sans fil ou La Farandole électrique, la dernière invention géniale du détective scientifique Justin Crécelle, un émetteur à distance, va sauver de l’électrocution sa fiancée Hélène et tous ses employés de maison venus lui prêter main forte, se retrouvant immanquablement joints les uns aux autres par le courant électrique. C’est que l’ennemi juré du détective, L’Homme au foulard, chef de la bande du «Pied qui étreint», reconnaissable à une marque de pied blanche sous la semelle, a décidé de s’en prendre personnellement à elle pour atteindre sa cible. C’est mal connaître le caractère de Justin, peu anxieux de nature, plutôt satisfait de sa personne, et secondé par un très jeune secrétaire particulier extrêmement malin et dévoué: Walter Jymson. Le deuxième épisode est annoncé comme étant le 1977ème, c’est dire à quel point la querelle entre les deux hommes se doit d’être acharnée... Le Rayon noir est une arme redoutable qui brûle la peau d’Hélène, peau que Justin arrivera à reblanchir dans l’épisode suivant: La Mort du ressuscité ou La Girouette du temple chinois. Invitée à assister à une séance de spiritisme oriental, Hélène est torturée au gaz hilarant et finira par expulser deux bandits dans les airs à l’aide d’une girouette. Le dernier épisode, L’Homme au foulard vert, met en scène d’autres péripéties cocasses et voit apparaître Musidora, un sosie de Max Linder et de Charlot, dont Hélène tombe éperdument amoureuse, délaissant Justin. Le film se conclut par un carton «L’auteur certifie sous la foi du serment que les événements et les personnages de ce film sont de pures fantaisies».
Dans son article consacré à ce film[1], Henri Bousquet admet que le film n’a pas majoritairement enthousiasmé la critique mais cite avec délectation le dépliant publicitaire signé Curnonski[2], dont voici un passage: «A notre époque de revanche, le «Pied qui étreint» symbolise la revanche du bon sens français, de l’ironie parisienne et légère. C’est un Pied qui étreint – mais qui ne marche pas! Prenez garde à la pointure».
Samantha Leroy
NB: Dans le dépliant publicitaire d’époque et dans la filmographie de Jacques Feyder éditée par le Bulletin International du Cinématographe[3], Justin Crécelle est nommé Clarin Justel, sa fiancée Hélène devient Éliane et le secrétaire Walter Jymson rebaptisé James Walterson.
Les épisodes s’intitulent:
Premier épisode: Le Micro bafouilleur sans fil
Deuxième épisode: Le Rayon noir
Troisième épisode: La Girouette humaine
Quatrième épisode: L’Homme au foulard à Pois
[1] Henri Bousquet, Le Pied qui étreint, in Dossier Jacques Feyder, Cahiers de la Cinémathèque n° 40, été 1984, p.24
[2] Paru dans le numéro 352 du 13 mai 1916 de Ciné-Journal
[3] Bulletin International du Cinématographe n° 1, Filmographie de Jacques Feyder, Cinémathèque française, juin 1949, p. 9-10
Autour du film
Ciné-Journal, n° 352 du 13 mai 1916.
Bulletin International du Cinématographe n°1, Filmographie de Jacques Feyder, Cinémathèque Française, juin 1949 (p.9-10).
Référence CF : LG392-B51
Autour du réalisateur
Fonds Jacques Feyder conservé à la Cinémathèque française
http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=moeller
Enrichissement 2012 du Fonds Jacques Feyder
Jacques Feyder/ présentation par Charles Fordᅠ; Textes et propos de Feyder, Ed. Seghers, Paris, 1973.
Fonds Festival International du Film de Cannesᅠ: Service Régie
Festival de Cannes 1973
Référence CFᅠ: FIFR26-B8
Claude Soueff, avec la collaboration de Françoise Rosay, Musidora, Paul Feyder, préface de Jean Grémillon, Filmographie de Jacques Feyder, Cinémathèque Française, Paris, 1949.
Victor Bachy, Jacques Feyderᅠ: artisan du cinémaᅠ: 1885-1948, Ed. Librairie Universitaire, Louvain, 1968.
Georges Sadoul, Raymond Barkan, Jacques Feyder (1888-1948) initiateur de l’école réaliste française[suivi de] le cinéma, La bibliothèque française, Paris, 1948.
Textes et documents réunis par René Micha, Jacques Feyder ou le cinéma concret, Ed. Comité National Jacques Feyder, Bruxelles, 1949.
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