La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Paris qui dort - René Clair - 1923 - Collections La Cinémathèque française © Pathé
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René Clair / Fiction / France / 1923

Le gardien de la Tour Eiffel découvre un beau matin que plus rien ne bouge dans Paris.

Seul un petit groupe d'amis, arrivés par avion dans la capitale, a échappé au rayon paralysant.

Désormais, Paris leur appartient!

  • Titre original : Paris qui dort
  • Autre titre : Le Rayon diabolique
  • Autre titre : Crazy Ray
  • Genre : Fantastique
  • Année de production : 1923
  • Année de sortie d'origine : 1925
  • Date de sortie en France : 6 février 1925
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 1480 m
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Paris, France

Ce film a été restauré en 1999 par la Cinémathèque française à partir d'un matériel appartenant à Pathé Télévision et d'une copie nitrate teintée, provenant des collections du British Film Institute.

Le matériel Pathé, considéré comme le plus proche par sa durée du film sorti en 1925 et dont il ne reste pas de copie, ne comporte que des indications parcellaires sur les textes des intertitres ; certaines séquences sont incomplètes ; de plus, le montage ne reflète pas la documentation retrouvée sur ce film.

La restauration a donc consisté à rédiger de nouveaux intertitres en reprenant ceux qui figuraient dans le script original et à dupliquer environ 100 mètres de la copie du British Film Institute, afin de les intégrer au matériel Pathé. Les changements intervenus dans le montage tiennent compte des indications du script ou se réfèrent à la copie anglaise. Les teintages ont également été repris de cette dernière copie.

En 1971, René Clair établit lui-même une version courte en noir et blanc de Paris qui dort, pour laquelle Jean Wiener composa une partition musicale. Le réalisateur n'avait pas la possibilité de se servir des matériaux provenant de l'étranger et cette version traduisit finalement une vision différente de René Clair sur son travail antérieur.

La restauration de la Cinémathèque française ne prétend pas se substituer au montage effectué en 1971. En revanche, elle permet de voir des séquences délibérément supprimées à cette époque et de comparer les choix d'un cinéaste à ses débuts avec ceux d'un homme parvenu au faîte de sa carrière.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
2000Teinté1517 m20 i/s66 min35

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-03-11KAVA - Cinémathèque de Finlande - HelsinkiFocus René Clair
2010-04-04Cinémathèque de Toulouse
2007-12-09La Cineteca di Milano - Milan
2007-10-09Giornate del Cinema Muto - PordenoneIntégrale René Clair
2006-07-07Cinémathèque de Bologne - Italie
2005-04-09China Film Archive - Pékin
2003-06-02Festival du film muet d'Argences
2002-10-01Festival de Beauvais
2002-09-25Lincoln Center
2002-08-11BFI - Londres
2002-04-04Festival d'Anères
2002-03-12Centre Georges Pompidou - Paris
2001-07-08Lacma - Los Angeles
2001-03-22Festival de Sitges - Espagne
2001-03-16Grand auditorium de Dijon
2001-01-02Filmmuseum Dusseldorf - Allemagne
2000-12-03Cinémathèque royale de Belgique - Bruxelles
2000-12-03Auditorium du Louvre - Paris
2000-12-02Festival Entrevues - Belfort
2000-09-02Forum européen de Strasbourg
2000-08-04Irish film center - Dublin
2000-07-03Cinémathèque de Bologne - Italie
2000-03-05Cinemateca Romana - Bucarest
1999-08-21Bonner KinemathekInternationale Stummfilmtage Bonn
1999-08-05Cinémathèque de Grenoble
1999-05-01Cinemateca portuguesa - Lisbonne

Depuis le début de sa carrière, René Clair était considéré comme un cinéaste plus qu'estimable, par André Bazin aussi. (…) René Clair connaissait bien le cinéma américain et l'histoire des studios, car il avait vécu aux Etats-Unis. En Europe, il avait fréquenté les surréalistes, réalisé des films expérimentaux dont un court métrage d'avant-garde, Entr'acte, pour le spectacle de danse de Picabia. Dans Les Deux timides, l'écran est divisé en deux, ce qui était très inhabituel pour l'époque. André S. Labarthe, La Saga Cinéastes de notre temps, Capricci, 2011.

Paris qui dort ou les débuts de René Clair

Le jeune journaliste, devenu acteur par hasard et sans vocation ni goût pour ce métier, trouva plus de satisfaction à suivre les traces de son frère Henri qui était  l'assistant de Jacques de Baroncelli. Le metteur en scène l'engagea à son tour comme collaborateur pour plusieurs films, notamment Le Carillon de minuit (1922). Ce fut Baroncelli qui le présenta au producteur-réalisateur Henri Diamant-Berger (1898-1972), lequel consentit à produire son premier film. Après l'échec d'un projet sur Geneviève de Brabant, René Clair écrivit, au cours de l'hiver 1922-23, Le Rayon diabolique ou Paris qui dort.

Commencé le 20 juin 1923, le tournage dura jusqu'en septembre. «ᅠMais si la période des prises de vues s'étale sur trois mois, le plan de travail indique qu'il y eut exactement vingt et un jours de tournage dont cinq ou six seulement en studioᅠ» (Roger Régent) à cause de difficultés financières. Quand le film sortit, en novembre 1924, René Clair en avait réalisé deux autres entre temps. Grâce à la sortie très rapprochée des trois films, le jeune cinéaste débutant devint célèbre presque du jour au lendemain.

Citons un critique d'époque, René Bizer :

"Monsieur René Clair a su tirer d'étonnants effets de cette étude du mouvementᅠ: effets comiques, dramatiques, effet de surprise. Voilà du cinéma. Tout est image, et rien qu'images, sans intellectualité inutile. La psychologie n'est pas née avant l'image, elle en naît. Ce film d'un représentant de la jeune génération des metteurs en scène dit modestement avec nettetéᅠ: N'oubliez pas que faire du cinéma, c'est se servir d'un appareil photographique. C'est user de tous les progrès techniques accomplis depuis des années, c'est transposer les spectacles que nous voyons et les sentiments qui nous mènent en images qui bougentᅠ.ᅠ Bien peu s'en souvenaient. Il était bon qu'un jeune homme le dît."

Catalogue d'exposition "René Clair", Cinémathèque française Palais de Chaillot, 19 janvier-15 mars 1983.

Autour du film

Autour du réalisateur