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La Tour

René Clair / Non-fiction / France / 1928

La Tour, c’est la tour Eiffel bien entendu ! René Clair en évoque les fondations, 30 ans plus tôt, et arpente de haut en bas les arcanes métalliques.

  • Titre original : La Tour
  • Autre titre : La Tour Eiffel
  • Genres : Documentaire - Expérimental
  • Année de production : 1928
  • Année de sortie d'origine : 1928
  • Date de sortie en France : 15 décembre 1928
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 293 m
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Ile-de-France, Paris, France

Copie sauvegardée en 1995 à partir d'un matériel de conservation réalisé en 1964 par la Cinémathèque française.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
1995Noir et blanc290 m20 i/s12 min35

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-07-01Cycle René Clair - Cinemathek - Bruxelles
2011-05-05Cycle Albatros- Cinéma Le Méliès - Montreuil
2010-11-26Cinémathèque française

La grande fille de fer dont j'ai toujours été amoureux.

Tels sont les mots de René Clair pour évoquer la Tour Eiffel, motif inépuisable de ses derniers films muets. Dans Paris qui dort, le premier film du réalisateur, la Tour Eiffel joue même un rôle. Dans La Tour, documentaire en une bobine, poème géométrique tourné en mars 1928 avec l'opérateur Georges Périnal (que l'on retrouvera parmi les fidèles collaborateurs de l'équipe artisitique de René Clair, avec Lazare Meerson), elle se montre dans son plus simple appareilᅠ: film simple, montage fluide, les gracieux contours et les lignes de dentelle métallique sont magnifiquement représentés, sublimés. Pour citer Alexandre Arnoux (citation complète ci-dessous) ᅠ: «ᅠc'est un poème d'une magnificence sobre et métallique. Jamais, sans doute, le lyrisme d'un assemblage exact de forces n'avait été si puissament serréᅠ».

Emilie Cauquy

Un poème en images, c’est ce que je tentai de faire. Dans Paris qui dort l’intrigue dont il me fallait suivre la ligne ne m’avait pas permis d’explorer tous les aspects de la Tour Eiffel. Chaque fois que je passais près d’elle, j’étais tenté d’y monter à nouveau avec une caméra. Albatros me permit de satisfaire cette envie et je tournais pour mon seul plaisir La Tour à la gloire de cette grande fille de fer dont j’avais toujours été amoureux. Aujourd’hui comme hier La Tour est un modèle incomparable d’architecture moderne. Il n’est pas un gratte-ciel de forme plus hardie et plus élégante. René Clair cité dans 50 ans de Cinéma avec René Clair de Georges Charensol et Roger Regent, 1979.

René Clair aime la Tour Eiffel. Il lui consacre un petit documentaire. Que dis-je ? Un documentaire…un poème plutôt, un poème en filigrane de fer. Bande de court métrage, mais qui retentira profondément dans les cœurs de nos contemporains, ceux du moins, qui goûtent leur temps. Pour moi, je donnerais volontiers Ben Hur avec ses chars, ses trirèmes et ses centurions et, par-dessus le marché, quelques superfilms de haut calibre, pour les vingt minutes que dure ce documentaire-là. Une architecture métallique arachnéenne, des croisillons, des entretoises boulonnées, un ascenseur, le sentiment de se perdre dans une dentelle cent mille fois grossie et devenue géométrique, le ciel de Paris, le fleuve et le sol de Paris, des nuages, l’œil de René Clair et sa patience, son amour d’ouvrier. Que faut-il de plus pour écrire sur la pellicule, une œuvre auprès de quoi tant de grandiose facile et de pathétique ampoulé se replacent à leur médiocre échelle. Il faut voir La Tour c’est une grande leçon d’humilité, de conscience, de poésie. Alexandre Arnoux, Pour Vous, 6 décembre 1928.

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