Un déserteur de la Coloniale, un certain Jean, rencontre au Havre Nelly, une jeune fille à la dérive qu'un vague tuteur a recueillie. Le tuteur, Zabel, est un louche individu dont la conscience est chargée de quelques meurtres, dont celui de Maurice, amoureux de Nelly. Les camarades de Maurice enquêtent sur sa disparition et assiègent Zabel pour savoir ce que leur compagnon est devenu. Jean s'éprend de Nelly, mais se sentant traqué, cherche et trouve le moyen de s'expatrier. Cependant, au moment de partir pour le Venezuela, il veut revoir Nelly. Il la retrouve au moment où elle est aux prises avec Zabel. Jean tue sauvagement Zabel, puis est abattu par un voyou qui voulait se venger d'une correction qu'il lui avait infligée parce qu'il était son rival auprès de Nelly.
- Titre original : Le Quai des Brumes
- Titre parallèle : Port of Shadows
- Genre : Drame
- Année de production : 1938
- Année de sortie d'origine : 1938
- Date de sortie en France : 17 mai 1938
- Format d'origine : 35
- Métrage d'origine : 2500 m
- Visa d'exploitation : 1141
- Réalisateur : Marcel Carné
- Assistants réalisateurs : Guy Lefranc, Claude Walter
- Scénariste : Jacques Prévert
- Auteur de l'oeuvre originale : Pierre Mac Orlan
- Adaptateur : Marcel Carné
- Dialoguiste : Jacques Prévert
- Société de production : Ciné-Alliance
- Producteur : Gregor Rabinovitch
- Directeur de production : Simon Schiffrin
- Distributeur d'origine : Société des Films Osso
- Directeur de la photographie : Eugène Schüfftan
- Cadreur : Louis Page
- Ingénieur du son : Antoine Archimbaud
- Compositeur de la musique originale : Maurice Jaubert
- Décorateur : Alexandre Trauner
- Costumier : Coco Chanel
- Maquilleur : Paule Déan
- Monteur : René Le Hénaff
- Script : Jeanne Witta
- Régisseur : Ludmilla Goulian
- Photographe de plateau : Roger Kahan
- Interprètes : Jean Gabin (Jean), Michèle Morgan (Nelly), Michel Simon (Zabel), Pierre Brasseur (Lucien Le Gardier), Édouard Delmont (Panama), Aimos (Quart-Vittel), Robert Le Vigan (Michel Krauss), René Génin (le docteur Mollet), Marcel Pérès (le chauffeur du camion), Roger Legris (le garçon d'hôtel), Jenny Burnay (l'amie de Lucien), Raphael (Bébé, l'acolyte de Lucien), Claude Walter (l'orphelin), Martial Rèbe (le client), Marcel Melrac, Raymond Pélissier, Gaby Wagner
- (Studio) Studios de Joinville, France
- (Extérieur) Le Havre (Seine-Maritime), France
Le film a été restauré en 2011 par Studio Canal et La Cinémathèque française avec le soutien du Fonds Culturel Franco Américain - DGA MPAA SACEM WGAW.
La Cinémathèque française conserve le négatif original du film, un premier marron établi en 1938, un second marron plus tardif et une copie nitrate qui a circulé en France en 1946.
Les deux marrons étaient en très bon état et se complétaient pour certains passages alors que le négatif original était rayé et incomplet, les perforations endommagées.
La restauration actuelle a permis de s'approcher de la version souhaitée par Marcel Carné et d'offrir une qualité d'image bien meilleure en numérisant en 2K les éléments positifs.
La Cinémathèque française, qui avait montré une bobine inédite en 1938 avant la sortie du film, s'est naturellement associée à Studio Canal pour la restauration du film. Les travaux ont été menés aux laboratoires Neyrac (préparation et réparation du négatif) et Eclair.
Camille Blot-Wellens
Informations techniques sur les copies
Année du tirage | Procédé image | Version | Métrage | Cadence | Minutage | Format |
---|---|---|---|---|---|---|
2011 | Couleur | Français | 2517 m | 24 i/s | 90 min | DCP |
2011 | Noir et blanc | Français-Anglais | 2473 m | 24 i/s | 90 min | 35 |
2012 | Noir et blanc | Français | 2517 m | 24 i/s | 91 min | 35 |
Ce n'est pas le temps qui t'a marqué ainsi, mais les coups répétés d'ennemis innombrables surgissant de toutes parts? Je sais. Non seulement ils sont nouveaux ces ennemis, la guerre et la défaite, mais, aussi et surtout, l'Incompréhension, les Préjugés, la Bêtise, la Pudibonderie sénile, voire enfin l'Esprit de médiocrité. Il est de bon ton de dire aujourd'hui pis que pendre des plus belles heures de ton existence ? Et je t'éreinte Pépé-le-Moko et je t'égratigne au passage La Bête humaine, et je te fustige Quai des brumes. Mais oui, ceux-là même qui les encensèrent le plus jadis ! Jadis, c'est-à-dire, hier.
Marcel Carné «ᅠCinéma vieux frère...ᅠ» in Aujourd'hui, 30 septembre 1940.
Film emblématique de ce que la critique appela "le réalisme poétiqueᅠ", termes auxquels Marcel Carné préférait ceux de "fantastique social", Quai des brumes fut à la fois un grand succès public international et l’objet de sombres polémiques, dans lesquelles se reflète toute la complexité d’une époque qui s’apprête à basculer dans la guerre.
Adapté par Jacques Prévert d’un roman de Pierre Mac Orlan, le film bénéficia des décors d’Alexandre Trauner, et d’une distribution d’un niveau exceptionnelᅠ : Jean Gabin, Pierre Brasseur, Michel Simon et Robert Le Vigan, pour les talents confirmés, et une toute jeune comédienne qui se trouvait soudain propulsée au premier planᅠ: Michèle Morgan. Le tournage et le montage furent compliqués du fait des atermoiements du producteur qui redoutait de ne pas obtenir le visa de censure. Les déboires du film avec la censure et la presse d’extrême-droite comme d’extrême-gauche ne l’empêchèrent pas de remporter plusieurs prixᅠ: Prix de la mise en scène à la Biennale de Venise, Prix Louis Delluc en France. Il fut également salué par la critique au Japon et aux Etats-Unis où il fut désigné "meilleur film étranger de l’annéeᅠ".
Quai des brumes est un des films les plus célèbres du cinéma français, fruit d’une collaboration artistique parmi les plus fécondes, entre Marcel Carné et Jacques Prévert.
Pourtant ce film mythique connut un début difficile, expérience qui se reflète aujourd’hui dans les éléments filmiques conservés.
Le film a été contrôlé par l’armée avant tournageᅠ; le héros interprété par Jean Gabin étant un déserteur de la Coloniale, un commandant exige que "le militaire n’ait à aucun moment l’allure d’un homme disposé à faire un sale coupᅠ", le mot "déserteur" ne doit pas être prononcé et les habits du soldat ne doivent pas être jetés à terre. Il avait ensuite été coupé par le producteur Grégor Rabinovitch, qui avait tellement peur d’apparaître au générique qu’il le modifia à plusieurs reprises. Puis, lorsque la guerre fut déclarée en septembre 1939, le film fut interdit car jugé immoral, déprimant et fâcheux pour la jeunesse. Le film fut interdit une deuxième fois en décembre 1940, avant d’être à nouveau autorisé à deux reprises, en janvier puis en avril 1941.
Plus de 70 ans après la première sortie du film, nous avons donc essayé de nous rapprocher le plus possible de la version désirée par les auteurs, Jacques Prévert et Marcel Carné. Nous avons essayé de lire cette histoire contenue dans les éléments filmiques et de rendre au film toute sa splendeur et aux techniciens l'honneur qui leur est dû. Travailler sur ces images et ce son a été un bonheur et un privilège.
La restauration a été possible grâce à l'ayant-droit, StudioCanal et le soutien du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA - MPA - SACEM -WGAW).
Camille Blot-Wellens et Béatrice Valbin-Constant
Autour du film
Dossier complet sur la restauration du film Quai des Brumes réalisé par Camille Blot Wellens, publié sur le site de la Cinémathèque française.
http://www.cinematheque.fr/fr/musee-collections/actualite-collections/restauration-numerisatio/restauration-quai-brumes.html
Accueil critique du film
http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/revues-presse/carne/quai_brumes.html
Analyse de l'affiche sur le site de la Galerie des donateurs en ligne (exposition consacrée à Marcel Carné)
http://www.cinematheque.fr/fr/musee-collections/galerie-donateurs-carne/realisme-poetique.html
Présentation du fonds Marcel Carné/Roland Lesaffre conservé à la Cinémathèque française
http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=carles
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