La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Balançoires - Noël Renard - 1928 - Collections La Cinémathèque française
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Balançoires

Noël Renard / Fiction / France / 1928

Au cours d'une fête foraine, un fakir endort un couple de jeunes gens et les fait voyager dans un monde triste et endeuillé.

Au réveil, la fête leur paraît plus belle que jamais.

  • Titre original : Balançoires
  • Année de production : 1928
  • Année de sortie d'origine : 1928
  • Date de sortie en France : 25 octobre 1929
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 675 m
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Paris, France

Sauvegarde en 1996, établissement d'une copie de présentation d'après un positif et un contretype issus des collections de la Cinémathèque française.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
1996TeintéFrançais670 m20 i/s29 min35

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-02-29Cineteca di Milano
2009-12-18Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg
2009-02-27Musée du jeu de Paume, Paris
2005-11-22Filmmuseum de Vienne
2003 LACMA Los Angeles
2003 Festival du Cinéma indépendant de Buenos Aires

Balançoires est une petite perle dans le cinéma «ᅠparallèleᅠ» français des années 1920.

Son prétexte narratif, philosophico-prédicateur, rappelle le Paris qui dort de René Clair (1923), dans lequel on trouve un comparable enchantement à opposer une vision optimiste du monde à l'avenir obscur. Dans les deux cas, l'immobilité ou le ralentissement sont des occasions de jouer avec les effets perspectifs de la cinégénie. Chez René Clair, un savant est le responsable de l'évasion du monde ordinaire. Noël Renard choisit un fakir. Cependant, l'accompagnement des personnages engendre peu de familiarité psychologique. L'intérêt du cinéaste et son équipe (dont le jeune Christian-Jaque) est ailleursᅠ; dans la partie documentaire et expérimentale. La fête foraine offre à la fois, un décor et un motif pour d'exceptionnelles visions modernistes. La Tour Eiffel de Paris qui dort trouve son équivalent dans les montages russes et les nombreux autres manèges invitant à se projeter dans les airs. Mais dans Balançoires, la virtuosité optique profite d'une double illusion perspectivisteᅠ: les architectures métalliques et leur vitesse de rotation ou de traversée. Le film enregistre une vélocité du regard et c'est avant tout la performance de l'utilisation d'une foule comme matériau plastique qui retient l'intérêt aujourd'hui. Les chapeaux melons sont majoritaires et évoquent irrésistiblement ceux tournoyant dans Vormittagsspuk de Hans Richter (1928). Le rythme du montage est endiablé et fondé sur l'alternance de régimes de vitess conjugués aux motifsᅠ: visages en gros plan, manèges en folie, baraques foraines, plans rapprochés de pieds ou autres détails corporels cadrés dans la foule, contre-plongées acrobatiques, plein cadre d'une mer de couvres-chefs, etc. La naïveté de la fable finale éclaire les raisons pour lesquelles le film n'a jamais été retenu comme un chef-d'oeuvre du cinéma constructiviste ou simplement d'avant-garde. Pourtant, bien qu'un projet théorique soit en effet absent, on ne peut plus ignorer désormais ce film. Il est un très bel exemple de la Nouvelle vision de cette fin des années 1920.

Dominique Païni

(texte initialement publié dans La Persistance des images, Cinémathèque française, 1996.)

Autour du film