La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Paris en cinq jours - Nicolas Rimsky, Pière Colombier - 1925 - Collections La Cinémathèque française
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Paris en cinq jours

Nicolas Rimsky, Pière Colombier / Fiction / France / 1925

Le comptable américain Harry Mascaret fait fortune grâce à un placement et décide de s’offrir un séjour à Paris avec sa fiancée Dolly. Une escapade qui devient burlesque, au temps des années folles.

  • Titre original : Paris en cinq jours
  • Année de production : 1925
  • Année de sortie d'origine : 1926
  • Date de sortie en France : 9 novembre 1926
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : —
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Paris, France
  • (Studio) Studio Montreuil, France

Réalisé en 1925 dans une version pour le marché français et dans une version internationale, comme de nombreuses productions de l’époque, le film a été remonté en 1930 pour une version sonore avec synchronisation des disques. Le négatif de la version française (négatif A) a dû ainsi être remonté selon cette nouvelle dimension sonore. Mais les disques demeurent introuvables.

En 2012, la Cinémathèque française restaure la version muette essentiellement à partir de deux éléments de ses collections: une copie nitrate et le négatif B (version internationale).

Les procédés de teintage et de virage (seuls ou combinés) relevées en début de chaque plan sur les manchettes ont bien été conservés sur la copie nitrate. Ils ont été reproduits sur le nouveau tirage selon le procédé Desmetcolor. La copie nitrate a également pu fournir la majorité des intertitres.

Mehdi Taïbi

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
2012Procédé Desmet Français1584 m18 i/s77 min35

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-12-02Cinémathèque française - Festival Toute la mémoire du monde

Fermons les yeux, 

Ne gênons pas les amoureuxᅠ!

La Vie Parisienne, Jacques Offenbach.

Après le succès de Ce Cochon de Morin en 1923,  Nicolas Rimsky prend plus d’importance au sein d’Albatros. Il peut ainsi, deux ans plus tard, être à la fois adaptateur du scénario, coréalisateur et acteur de Paris en cinq jours.

Le film adopte un ton moqueur pour décrire le groupe de touristes américains bruyants et  ballotés en transport, dont la seule activité est de tourner la tête selon les indications du guide. Le troupeau est poussé au galop dans des lieux emblématiques, tels que les bars, le Louvre et le bal musette, en un temps record. Au milieu de cette mécanique quasi parfaite, Harry, joué par Rimsky, est le grain de sable qui gène le rouage. Jamais à sa place, il dérange son entourage, sème la zizanie dans son hôtel dans la plus grande tradition vaudevillesque, met en retard son groupe et finit immanquablement au poste de police. Son rêve de Paris construit à partir de lecture de romans de mousquetaires se heurte à la réalité moderne de Paris. Sa fiancée étant entreprise par un vil séducteur, Harry se trouve à errer dans une ville qui reste un spectacle permanentᅠ: un Paris flou vu à travers  ses yeux embués par le cognac, du cabaret chic au bouge des Halles, des danses sensuelles – rendues hilarantes par un effet de contrechamp qui saisit les réactions d’Harry et de son compagnon d’encanaillement;  aux tangos sauvages des apaches du bouge qui  finissent en bagarre générale.

Le Paris de Rimsky répond de façon ironique aux attentes de spectateurs étrangers en reprenant les motifs de la «ᅠvie parisienneᅠ» depuis Offenbach ᅠ: un défilé enivrant de monuments connus et attendus, les lumières de Pigalle, les faux comtes, le danger et l’érotisme, ce qui peut expliquer le succès du film.

En effet, entre 1925 et 1928, le film est vendu dans le monde entier, parfois sous réserve de modification de titre. Ainsi, pour l’Inde, le film devient Temptation of Paris, titre bien plus aguicheur. Ce succès planétaire semble pousser Albatros à continuer d’exploiter le film en 1930 encore en recourant à la sonorisation et en modifiant le montage du film. La sonorisation est exécutée par la société de Jean Tedesco, qui ajoute  une chanson interprétée par l’actrice principale. Cette seconde version cependant semble avoir été moins bien accueillie que la première. Pourtant en 1937, Rimsky annonce[1] qu’il veut tourner une nouvelle version du film. Elle ne sera jamais réalisée.

Wafa Ghermani


[1] Information parue dans le Ciné-information n°102 du 4 décembre 1937.

Autour d'Albatros

Autour du film

Autour de l'exposition des Arts décoratifs de 1925