La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Cagliostro - Richard Oswald - 1929 -Collections La Cinémathèque française
  • Cagliostro - Richard Oswald - 1929 - Collections La Cinémathèque française © ADAGP
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Cagliostro

Corpus Albatros
Richard Oswald / Fiction / France-Allemagne / 1929

Cagliostro, connu également sous le nom de Joseph Balsamo, s’est épris de la belle et vertueuse Lorenza qu’il épouse. Le soir même du mariage, le couple traqué par l’Inquisition s’enfuit jusqu’à Paris. Cagliostro y reprend sa vie d’intrigues malgré les reproches de Lorenza. Compromis dans l’affaire du collier, il parvient à être acquitté, mais découvre que c’est sa femme qui l’a dénoncé. Elle espérait le sauver ; il lui pardonne. L’Inquisition arrive à s’emparer d’eux et les condamnent à mort. Cagliostro et Lorenza s’évadent et vivent dorénavant loin du monde et du bruit.

  • Titre original : Cagliostro
  • Titre parallèle : Cagliostro
  • Genre : Aventures
  • Année de production : 1929
  • Année de sortie d'origine : 1929
  • Date de sortie en France : 21 juin 1929
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 2850 m
Lieux de tournage :
  • (Studio) Natan-Francoeur, France
  • (Studio) Menschen-Epinay, France

Longtemps considéré comme perdu, Cagliostro a été retrouvé par la Cinémathèque française et reconstitué à partir de la version courte correspondant au matériel diffusé par Pathé-Baby, allongée de quelques plans. Le raccourcissement de cette version a amené la suppression de plusieurs personnages et de quelques transformations dramatiques. De nouveaux intertitres résument les scènes perdues.

C’est donc un montage qui correspond à peu près à la moitié du film lors de sa sortie. Les éléments ont été récupérés en 1958 et si Langlois avait tiré une copie dès 1964, le film a été sauvegardé en 1988 par Renée Lichtig qui avait alors réintroduit quelques scènes manquantes (inadaptées à l’édition familiale) retrouvées dans un positif nitrate d’époque.

La Cinémathèque française dispose également des coupes de censure établies en Suède au moment de la sortie du film. Ce montage a été restauré en 2010 à partir d'un élément provenant du Svenska Filminstitutet.

L'édition DVD de cette restauration a été réalisée par Potemkine Films et la Cinémathèque française en 2011: livret (textes, illustrations), double bande musicale (cinémix DJ CAM et composition originale de Matthieu de Regnault), sous titres anglais en option.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
1988Noir et blancFrançais1414 m20 i/s61 min35
2007Noir et blancFrançais1414 m20 i/s61 minBetanum
2012Noir et blancFrançais-Anglais1414 m20 i/s61 minBetanum

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2010-11-26Cinémathèque française

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-12-05Alliance française de Mumbai - Inde

Cagliostro est l’œuvre du réalisateur autrichien Richard Oswald. Le film est coproduit par le producteur russe Alexandre Kamenka avec la Société Albatros pour la France et le banquier, aussi d’origine russe, Vladimir Wengeroff, pour l’Allemagne avec «Wengeroff Films».

Pour ce film, on a fait appel à des interprètes célèbres ou en vogue, des deux côtés du Rhin et on retrouve aussi bien sûr des acteurs habitués du studio russe… Le tournage s’est fait intégralement dans les studios français Natan et Menschen avec les techniciens de la firme russe. A l’image, on retrouve aussi le directeur de la photographie Jules Kruger qui a alors travaillé avec Gance sur Napoléon ou L’Herbier pour L’Argent… et ses assistants ne sont autre que Marcel Carné, qui aurait déjà travaillé avec le studio russe sur les Nouveaux Messieurs de Feyder et Jean Dréville qui était aussi présent sur le tournage de L’Argent.

La presse de l’époque souligne la maîtrise technique, que ce soit les décors de Lazare Meerson, les subtilités de l’éclairage ou encore les prouesses de prise de vues de Jules Krüger…

Cagliostro est l’une de ces grandes productions européennes dont l’ambition était de rivaliser avec les grandes productions américaines. Malheureusement, au moment où le film sort en juin 1929, simultanément à Paris et à Berlin, le public demande du parlant. Le succès de Cagliostro ne fut donc pas à la hauteur des attentes.

Pour l’anecdote, Marcel Carné rapporte dans Cinémagazine, où il est alors journaliste:

«Quand Richard Oswald vint à Paris il ne connaissait pas un mot de notre langue. La difficulté semblait redoutable pour un homme qui devait diriger une véritable armée d’opérateurs, d’artistes et de figurants! Le studio était transformé en une tour de Babel – ou en une Société des Nations – où Français, Allemands, Italiens, Russes, Autrichiens se trouvaient chaque jour réunis par les exigences de la prise de vues. L’interprète, débordé, ne suffisait plus. Chacun devait y mettre du  sien pour comprendre, ou se faire comprendre de son voisin. Il en résulta parfois un langage assez bizarre qui ne manquait pas de saveur.»

Nous sommes immergés dans l’esprit d’internationalité qui avait caractérisé le studio Albatros…

Camille Blot-Wellens

Autour d'Albatros

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