La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Le Chant de l'amour triomphant - Viacheslav Tourjansky - 1923 -Collections La Cinémathèque française
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Le Chant de l'amour triomphant

Corpus Albatros
Vyacheslav Tourjansky / Fiction / France / 1923

Muzio et Fabio, deux jeunes artistes de Ferrare, aiment une jeune fille d'une grande beauté, Valéria. Elle choisit Fabio. Parti en Orient pour oublier, Muzio revient quelques années plus tard pénétré des moeurs orientales et subjugue par ses pratiques Valéria. Fou de jalousie, Fabio le poignarde, mais le serviteur hindou de Muzio ressuscite son maître et l'emmène vers un monde meilleur.

  • Titre original : Le Chant de l'amour triomphant
  • Genre : Drame
  • Année de production : 1923
  • Année de sortie d'origine : 1923
  • Date de sortie en France : 21 septembre 1923
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 2000 m
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Nîmes
  • (Extérieur) Aigues Mortes
  • (Studio) Montreuil

Film restauré en 1986 par Renée Lichtig : établissement d'un matériel de conservation safety à partir d'une copie d'exploitation d'origine, puis tirage d'une copie de présentation avec réintroduction des teintes et restitution des intertitres.

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
1990Noir et Blanc + TeintéFrançais1975 m20 i/s86 min35
2007Noir et Blanc + TeintéFrançais1975 m20 i/s86 minBetanum

Le Chant de l'amour triomphant de Tourjansky que je viens d'applaudir m'a positivement enchanté, et semblable aux héros du roman, je me suis vu transporté dans une atmosphère de rêve, de féerie et d'éblouissements. Peut-être le fakir étrange qui agit dans le film a-t-il su me communiquer son illusion, en tout cas, je me suis complu à assister aux épisodes étranges et merveilleux de ce récit, tiré par le réalisateur d'un conte d'Ivan Tourguenieff. (...) L'étrange histoire du Chant de l'amour triomphant a donné lieu à une réalisation originale et splendide. Les acteurs s’agitent au milieu de décors qui sont de véritables ciselures, ciselures dans lesquelles les lumières, habilement réglées, se jouent le plus harmonieusement du monde. Les extérieurs représentant le départ du bateau nous en donnent l’illusion complète, et quant aux extérieurs tournés dans les sites les plus enchanteurs du midi de la France, à Nîmes, à Aigues-Mortes, etc., ils constituent un véritable charme pour les yeux et donnent au spectateur une impression de grandeur et de majesté inaccoutumées.

Jean de Mirbel, Cinémagazine, 21 septembre 1923.

"C’est un poème, Il n’y a pas d’autre façon de définir Le Chant de l’amour triomphant. Ce n’est pas une histoire, ni une légende, ni un drame. C’est un poème. Présenté comme tel, afin de donner au spectateur le moins averti l’illusion d’une lecture solitaire, ce film de premier ordre ne se dément à aucun instant. Le passant qui s’est arrêté sur le boulevard pour s’attarder une heure au cinéma, d’un seul regard ouvre le livre à la précieuse reliure où s’étend lentement le pur poème d’Ivan Tourguenieff. L’atmosphère est créée, accentuée encore par les photographies aux teintes de vieille estampe qui ne font qu’illustrer les premières pages du livre et ne s’animeront que l’action commençante. Ce jeu de présentation livresque était dangereux ; mais il était nécessaire et nous voyons que les auteurs y ont parfaitement réussi. (…) L’abus d’action ultra-mouvementée nous dispose trop souvent à partager cette prodigieuse gloutonnerie de l’écran, dont Abel Gance nous a récemment rappelé la cruelle réalité. Il faut à l’écran un nombre grandissant, toujours croissant d’images, jetées sur la toile blanche avec des rythmes divers, mais a tendance certaine d’accélération. Le spectateur prend l’habitude d’être suralimenté.

L’orchestre d’images (dans Le Chant de l’amour triomphant), grave et lent, ne nous portera pas vers ces paroxysmes de rythmes. Il n’est là que pour décrire, raconter. Le film qu’il va vous développer, c’est un grand récital visuel. Mais l’impression d’entrée ne laisse pas subsister de lenteur dans la suite contée des images. Aussitôt, le silence s’anime, s’enfle, chargé toujours d’idées, de rêves et de réalisations. La réception chez le Duc de Ferrare place l’action dans un cadre somptueux de la Florence du XVème siècle. Héraults d’armes aux trompettes levées, masse de costumes de cour, rangée de dames d’honneur s’inclinent, manteau de pourpre à la traîne gigantesque, entrées, défilés, présentations. Tant de splendeurs ne sont utilisées que pour peu d’instants à la manière de ces conteurs qui ne faisaient qu’évoquer les fastes de la cour pour se refermer bientôt sur l’idylle des amants. Celle-ci dans le film mis en scène par M. Tourjansky, est assez vite déclarée.

Cinéa, n°103, 1er novembre 1923.

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