La Cinémathèque française Catalogue des restaurations et tirages
  • Lumière d'été - Jean Gremillon - 1942 - Collections La Cinémathèque française © SNC - Groupe M6
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Lumière d'été

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Jean Grémillon / Fiction / France / 1942

Un châtelain désœuvré, un artiste alcoolique et un ingénieur tombent amoureux de la même femme.

  • Titre original : Lumière d'été
  • Genre : Drame
  • Année de production : 1942
  • Année de sortie d'origine : 1943
  • Date de sortie en France : 26 mai 1943
  • Format d'origine : 35
  • Métrage d'origine : 2690 m
Lieux de tournage :
  • (Extérieur) Corrèze - Barrage de l'Aigle, France

En 1990, à partir des négatifs image et son originaux (qui ne sont pas déposés à l’institution), La Cinémathèque française procède au tirage d’un élément de préservation (marron combiné) et d’une copie de présentation. Quelques années plus tard, en 1993, La Cinémathèque française obtient un contretype combiné, à partir de son marron combiné. Les tirages effectués à cette période ne sont plus utilisables à l’heure actuelle,le son n’étant pas de très bonne qualité,

La Cinémathèque française a donc décidé de soutenir le projet de SNC en participant à la restauration des négatifs et en procédant au tirage de nouveaux éléments de préservation (marron et positif son), qui sont à la base du travail de restauration numérique.

En 2011, une numérisation en 2K des éléments restaurés fut accomplie par les laboratoires Eclair, donnant lieu à l’établissement d’un nouveau support numérique de projection (DCP).

Emilie Cauquy

Informations techniques sur les copies

Année du tirageProcédé imageVersionMétrageCadenceMinutageFormat
2011Noir et blancFrançais-Anglais2962 m24 i/s108 minDCP

Projections notables (avec accompagnement musical)

Date de projectionLieuAccompagnement musicalCommentaire
2012-11-17Cinémathèque française - Hommage aux frères Prévert
2012-06-28Il Cinema Ritrovato - Bologne
2012-03-10Lincoln Center -New York
2011-11-04Festival Lumière - Lyon
2011-03-29Cinémathèque SuisseIntégrale Grémillon

Ce drame est celui de deux mondes qui s’opposent et s’affrontent : celui de la comédie – représenté par l’oisiveté, l’individualisme, le mensonge et la jalousie – et celui de la sincérité, du travail et de la naïveté, incarné par les autres personnages. Carole Aurouet, au sujet de Lumière d’été, in Jacques Prévert, portrait d’une vie.

On ne crée pas la nuit avec une teinture bleue. La nuit est un mouvement. C'est une solution de lumière dans laquelle nous nous comportons différemment. C'est un déchirement, un point de notre solitude, un état de douceur, une angoisse, une attente, un rayon de paix qui s'insère dans notre cœur, dans notre esprit. Ce n'est jamais une couleur. Jean Grémillon, « Propositions », in Comœdia, n°4723 et 4754, 27 novembre et 28 décembre 1925. 

Une présence particulière à la Cinémathèque

Jean Grémillon est invité par Henri Langlois à devenir membre de l’association en 1943, puis président en 1944. Outre la présence importante et engagée du réalisateur au sein de la Cinémathèque pendant près de quinze ans, l’œuvre muette de Jean Grémillon fut très régulièrement programmée, constituant les grandes heures de l’Avenue de Messine et les premières fondations de la programmation Langlois. L’œuvre contemporaine de Jean Grémillon ne demeure pas en reste ; dès 1947, La Cinémathèque française souhaite avoir des éléments du film Lumière d’été et Henri Langlois procède au tirage de deux copies 16mm. Des documents autour de l’écriture du film sont également conservés : un résumé du scénario, un résumé du synopsis, un synopsis détaillé, trois états différents du scénario détaillé de Prévert et Laroche, un découpage technique, une continuité dialoguée (après tournage), des photographies (photogrammes, documents de tournage, de plateau et de promotion), trois affiches (signées Jean Jacquelin, Albert Briol ainsi qu’un document de distribution allemande du film).

Au sujet du film

Le tournage de Lumière d’été débute durant l’été 1942, sur le site du barrage de l’Aigle en construction, que l’on nomma après le « barrage de la résistance », en Corrèze, sur les bords de la Dordogne. Il dure jusqu’en janvier 1943. Difficultés de production, consignes sévères de censure, noms coupés au générique (ainsi le nom d’Alexandre Trauner ne figure-t-il pas aux côtés de ceux d’André Barsacq et de Max Douy), Lumière d’été subit une sortie en salles également rude, très mal accueilli par le public.

La critique demeure pourtant et à juste titre encourageante, et grâce à sa sélection en 1949 par le festival du film maudit de Biarritz, la carrière du film renaît en ciné-clubs et cinémathèques, vraisemblablement séduits par la poésie réaliste des dialogues de Jacques Prévert et Pierre Laroche et de l’interprétation incarnée par Madeleine Renaud, Pierre Brasseur, Julien Marchal et Madeleine Robinson.

La copie restaurée de Lumière d’été a été présentée depuis 2011 au cœur de plusieurs rendez-vous importants : tout d’abord à l’occasion du festival Lumière à Lyon en octobre 2011 (sous la direction de Thierry Frémaux, présentation du film par Serge Toubiana), à la Cinémathèque suisse lors d’une rétrospective intégrale Jean Grémillon en partenariat avec le département cinéma de l’Université de Lausanne (projet sous la direction de François Albera), puis au Lincoln Center à New York en mars 2012 (Rendez-vous with French Cinema). Le remarquable festival "Il cinema ritrovato", dirigé par Gian Luca Farinelli, rendait un hommage à la Cineteca di Bologna lors des journées du festival en juillet 2012.

Et, bien entendu, Lumière d’été fut programmé également à la Cinémathèque française, à la rentrée 2012, dans le cadre de l’hommage aux frères Prévert et parallèlement à l’exposition consacrée aux Enfants du Paradis.

Emilie Cauquy

Autour du film

Autour du réalisateur