La Nuit du 11 septembre

Ce film a été sauvé grâce à une copie d’époque pour la distribution au Québec conservée dans les collections de la Cinémathèque française.

Malheureusement, cette copie, unique élément localisé à ce jour, est incomplète: il manque la troisième bobine des cinq originelles. Le film a donc d’abord été sauvegardé en noir et blanc en 1994.

Puis en 2009, il a été décidé de réintroduire les teintes d’origine suivant la copie nitrate. Enfin, un programme d’époque du cinéma Omnia Pathé, conservé dans les collections Auguste Rondel de la Bibliothèque nationale de France, a enfin permis de reconstituer la trame narrative.

Les travaux ont été réalisés au laboratoire ANIM-Cinemateca portuguesa.

Ce film est assez particulier dans la filmographie Albatros, c’est le premier film produit par Ermolieff en France, et très sûrement à la demande de Pathé, avec qui le producteur russe avait une étroite relation. Cependant, il est important de noter que La Nuit du Onze Septembre n'apparaît pas dans les inventaires Albatros.

Le film réalisé en 1919, n’est sorti qu’en 1922, retenu par la censure. L’histoire, inspirée du roman d’Ernest Daudet, Le Crime de Jean Malory, publié en 1877, fait commencer étrangement l’histoire dans les cendres fumantes d’un champ de bataille entrecoupées de citations de Victor Hugo.

Le réalisateur, Dominique Bernard-Deschamps, sera l’auteur d’une douzaine de films entre 1908 et 1940. Il semblerait que pour ce projet le réalisateur ait été suggéré par Pathé.

Le rôle principal est incarné par Séverin-Mars, acteur découvert par Abel Gance qui peu avant avait joué dans La Dixième symphonie. A ses côtés, Paul Vermoyal qui lui aussi avait travaillé avec Gance, dans Le Droit à la vie.

Les autres personnages sont incarnés par des danseurs russes alors à Paris : Vera Karalli, habituée des studios russes, Henri Svoboda et Eugenia Boldirev. Il est probable qu’Ermolieff ait alors travaillé avec des techniciens français pour ce film, nous n'avons malheureusement pas d'informations sur ce point.

Camille Blot-Wellens