Mode et cinéma sur le web

4 octobre 2021

Costumes emblématiques, en vogue ou rétro, haute couture, élégance et leçons de styles pour le grand écran, réunis dans une revue du web entièrement cousue main, tout en dentelles, froufrous et sequins. Tenue cinégénique exigée !

Catherine Deneuve et Yves Saint Laurent en 1966

Mode et cinéma, par où commencer ? Une liste de classiques, fictions et documentaires, suivie des meilleures collaborations entre créateurs et réalisateurs.

Leçons de style, à travers les films de Godard (en anglais), le look de Madonna dans Recherche Susan désespérément ou l'élégance de Catherine Deneuve.

Des histoires de costumes emblématiques, de la robe couleur de soleil de Deneuve dans Peau d'âne à celle de Mireille Darc et son dos-nu surprise dans Le Grand Blond avec une chaussure noire. Mais aussi les costumes 1910 reproduits pour le Titanic de James Cameron et la mode prep et chic du cinéma de Wes Anderson (en anglais), qu'on doit en grande partie à la costumière italienne de Kubrick et Coppola, multi-oscarisée, Milena Canonero (4' en anglais).

Parmi les grands couturiers, citons deux stars de l'aiguille à Hollywood. Edith Head, la femme qui inventa le glamour à Hollywood, habilla Grace Kelly, Liz Taylor ou Audrey Hepburn et inspira en partie le personnage d'Edna Mode dans Les Indestructibles. Et Adrian, inventeur de la silhouette de Greta Garbo, des épaulettes de Joan Crawford ou des souliers rubis de Dorothy dans Le Magicien d'Oz. L'un des rares couturiers à convaincre Katharine Hepburn de porter des robes, dont celle, blanche à sequins dorés, de The Philadelphia Story ici racontée (en anglais).

Passage en revue, de la tête aux pieds, des vêtements iconiques du grand écran, avec une présentation du chapeau au cinéma : melon, de western, Borsalino ou Fedora. Un zoom sur les vestes en cuir et les mini-jupes qui ont marqué l'histoire du cinéma. L'imprimé Vichy, indémodable. Pourquoi pas les plus beaux pyjamas. Pour finir sur les sneakers les plus cools du cinéma.

Comment ces tenues inoubliables sont-elles créées par les costumiers et comment nous aident-elles à en apprendre davantage sur les personnages ? Explication en vidéo (10' en anglais), suivie d'un éclairage (en anglais) sur le travail de la costumière afro-américaine Ruth E. Carter pour les films Amistad et Malcolm X, et sur ses influences de la culture africaine pour Black Panther. À voir aussi, les coulisses de fabrication d'une robe Dior, celle de Leïla Bekhti au festival de Cannes.

Les chineurs poursuivront la collection initiée par Candice Milon sur les panoplies des films cultes, tandis que fans et fashionistas sauront dénicher la robe jaune d'Emma Stone dans La la land, le t-shirt Champion de Brad Pitt dans Once Upon a Time... in Hollywood, les gants de Ryan Gosling dans Drive ou le polo rouge de Timothée Chalamet dans Call Me by Your Name.

Candice Milon A Clockwork Orange

Nouvelle tendance, les marques de luxe optent pour la forme du court métrage, plutôt que le défilé, pour dévoiler leurs collections. La maison de mode florentine Salvatore Ferragamo en a demandé la réalisation à Wim Wenders, qui, 22 ans auparavant, filmait le couturier japonais Yamamoto. Quant à Yves Saint Laurent, il adoptait déjà en 1966 une présentation filmée de ses modèles, avec légèreté et humour : Laurence veut faire du cinéma.

Côté podiums, on aime Robert Altman en repérages chez Sonia Rykiel avant le tournage de son Prêt à porter en 1993. Ou quand Tim Roth, Willem Dafoe, Adrien Brody et Gary Oldman défilent à Milan, en 2012, pour Prada.

Deux podcasts à écouter : l'un sur l'allure des films avec l'épisode Jouer Coco, entretien avec Anna Mouglalis (24'). L'autre sur la conservation des costumes à la Cinémathèque française, dans la série Profession : costumière (57'). L'occasion aussi de réécouter Marianne de Fleury parler des plus belles robes du cinéma, en compagnie de la costumière Rosine Delamare.

Enfin, trois questions essentielles : pourquoi les films de science-fiction ne peuvent-ils pas se passer de la mode ? Pourquoi les costumes rouges font-ils si peur ? Pourquoi ces acteurs ont-ils détesté porter leur costume de super-héros ?


Sur les cintres de la Cinémathèque

Le manteau en velours noir et en fourrure de renard blanc porté par Anna Karina dans Alphaville (1965). Une pièce iconique et l'une des très rares conservées des œuvres de Jean-Luc Godard.

Manteau d'Anna Karina dans Alphaville (Godard)


La confidence

« Dans la catégorie des beautés atypiques et ambiguës, Marlene Dietrich est une référence. Quand j'étais gamin, je ne l'aimais pas. On me disait qu'elle était très belle et très élégante, mais je la trouvais trop apprêtée. Cela m'avait aussi déplu d'apprendre qu'on lui avait arraché les dents pour affiner son visage. Je préférais et préfère toujours de loin les beautés naturelles, plus sauvages. Mais je dois reconnaître qu'avec le temps j'en suis venu à apprécier à sa juste valeur son incroyable personnalité. Elle accordait une importance inédite à sa garde-robe, dans les films et dans sa vie. Elle se servait des vêtements pour créer un impact visuel et renvoyer une image d'elle qu'elle pouvait maîtriser. »
Jean Paul Gaultier (Catalogue de l'exposition CinéMode par Jean Paul Gaultier, éd. Flammarion/La Cinémathèque française)


Vu à la TV

Première télé de Jean Paul Gaultier, interviewé par Évelyne Pagès en 1982.