Affiche de la saynète magique « Le Décapité récalcitrant » (1891)

9 juillet 2015

En 1888, Georges Méliès rachète les droits d’exploitation du théâtre Robert-Houdin, qu’il continuera de diriger en parallèle de sa carrière cinématographique. Ses grandes illusions exotiques et fantastiques, à la présentation toujours soignée, font sensation. Artiste complet, il en conçoit les décors, le scénario, la machinerie et les trucs.

Le Décapité récalcitrant – d’abord présenté sous le nom d’American spiritualistic mediums – est créé en mars 1891. Succès immédiat, sa saynète magique atteint un record de longévité avec plus de 1 200 représentations. Cette « bouffonnerie spirite » fait suite à L’Enchanteur Alcofrisbas (1889) et son décapité pourchassant déjà sa propre tête, emportée par un squelette. Méliès exploitera à plusieurs reprises le thème de la décapitation, alors en vogue dans les théâtres d’illusions.

L’affiche, estampillée Charles Levy – réputé pour son imprimerie parisienne spécialisée dans l’annonce de spectacle – illustre les moments clés du scénario délirant : un décapité n’en finit plus de courir après sa propre tête aussi bavarde qu’indocile, annonçant les non moins espiègles têtes coupées des futurs films à trucs de Méliès. L’intrigue est découpée en sept volets : « Une leçon d’escrime », « Farce des esprits », « Un gilet diabolique », « Le violon de Paganini », « L’esprit devin » et « Le conférencier ou le décapité récalcitrant ».

Tout juste arrivé au théâtre Robert-Houdin, l’illusionniste Charles Fauque, dit Harmington, en est l’interprète principal, assisté de Jules David, dit Marius. Le fameux décapité n’est autre que le professeur Barbenfouillis, personnage qu’on retrouvera notamment en chef de l’expédition lunaire du film Voyage dans la Lune (Georges Méliès, 1902), joué par Méliès lui-même.


  • Type d'objet : Affiche
  • Support : Lithographie, couleur
  • Auteur : Anonyme
  • Année : 1891
  • Pays : France
  • Format : 78 x 59 cm
  • Crédits : Droits réservés