L’expressionnisme selon Kurtz

Pour Rudolf Kurtz, l’Expressionnisme est avant tout une « Weltanschauung », c’est-à-dire une conception du monde à la fois culturelle (au sens d’une rébellion contre les normes, l’art établi et la culture bourgeoise) et politique (au sens d’une révolte dont une des traductions pourrait être le Bolchevisme). Kurtz y voit également la réaction de jeunes peintres et poètes contre l’Impressionnisme qui, selon lui, aurait marqué la génération précédente.

L’Expressionnisme s’oppose à la réceptivité passive de l’artiste vis-à-vis du réel. C’est une attitude volontariste, cherchant à activement créer et former un monde, le façonner et le construire (ce sont les différentes facettes du mot allemand « gestalten » qu’il utilise).

Le phénomène dépasse le seul domaine allemand. Parmi les noms cités dans le livre de Kurtz, on trouve Cézanne, Picasso, Léger, Chagall ou Archipenko à côté de Lyonel Feininger, et ce n’est qu’en littérature que prédominent des auteurs allemands comme Johannes R. Becher, Georg Kaiser, ou Gottfried Benn.