L’expressionnisme au cinéma

En tant qu’enregistrement photographique du réel, le cinéma semble être un art « naturaliste » de par son essence même. Or, dit Kurtz, le film ne nous donne jamais une simple reproduction de la vie, car il nous donne toujours aussi une certaine atmosphère, une « Stimmung », et ainsi s’ouvre la porte vers l’Expressionnisme. Celui-ci permet de rendre visibles les rapports cachés entre les objets, d’autant plus quand il s’agit de représenter des situations oniriques ou irréelles.

Cependant, selon Kurtz l’Expressionnisme au cinéma ne peut être qu’un compromis. Il n’y fonctionne qu’à petites doses, pour ne pas trop choquer le public. Mais, dit-il, même raréfié il garde sa force révolutionnaire originale.

« L’expressionnisme au cinéma sera toujours, vu sa spécificité, un compromis. Il approche, si l’on peut s’exprimer ainsi, le film par l’extérieur, cherche à rebuter aussi peu que possible et attache de l’importance à une relation amicale avec le plus naïf des spectateurs. Mais même dans cette atténuation, est encore opérante, de manière suffisamment visible et révolutionnaire, la force originelle de l’expressionnisme. »

Rudolf Kurtz, Expressionnisme et cinéma, 1987, p.94.

Fermer

Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff de Robert Wiene, 1923

Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff
de Robert Wiene, 1923

(Encre et lavis d’encre sur papier, 19 x 26 cm)

Dessin de André Andrejew pour Raskolnikoff

Cette maquette de décor induit un sentiment d’inquiétude et de menace par l’effet de déstabilisation de la composition en spirale traduisant la psychologie du personnage principal du film. Néanmoins, l’expressionnisme au cinéma reste un compromis, car la chaise située au centre du dessin et vers laquelle converge le regard reste un élément stable auquel celui-ci peut se raccrocher.

Fermer

Bibliothèque du film

Plan du Site | Nous contacter | Crédits | Aide