Selon Kurtz, ce n’est pas un hasard si le cinéma expressionniste naît en Allemagne autour de 1919. Le volontarisme et l’attitude constructiviste en font d’emblée une idéologie artistique qui, à une époque marquée par des transformations radicales, peut toucher les foules. Cette même disposition spirituelle, dit-il, a fait de l’Expressionnisme l’art officiel de la Russie révolutionnaire. Autrement dit, le Bolchevisme est vu par Kurtz comme intimement lié à un état d’âme expressionniste, et c’est en Russie que l’Expressionnisme, dans ses formes les plus abstraites et les plus poussées (c’est-à-dire dans l’art constructiviste), a trouvé un large public.
En occident, cette attitude a été moins manifeste, mais elle a tout de même permis la naissance du cinéma expressionniste. C’est grâce à l’ambiance générale d’une époque en plein bouleversement que l’industrie du cinéma ne s’est pas opposée à une telle expérimentation artistique.
Dessin « La révolte des ouvriers », Metropolis de Fritz Lang, 1926
Photogramme de
« La révolte des ouvriers »,
Metropolis de Fritz Lang, 1926
(Lavis d’encre sur papier, 43 x 55,5 cm)
L’expressionnisme est symptomatique d’une crise interne de la société allemande : dans son dessin préparatoire, le décorateur Erich Kettelhut met en scène la révolte des ouvriers de Metropolis tournée ensuite par Fritz Lang.
L’expressionnisme est symptomatique d’une crise interne de la société allemande : dans son dessin préparatoire, le décorateur Erich Kettelhut met en scène la révolte des ouvriers de Metropolis tournée ensuite par Fritz Lang.