Le film expressionniste selon Kurtz

Quand Kurtz publie son livre en 1926, le cinéma expressionniste est, selon lui, déjà un phénomène du passé. Pour lui, Le Cabinet du
Docteur Caligari
(1919) est le premier et le plus pur exemple de ce courant : aucun des films qui l’ont suivi ne l’ont dépassé. Les autres films qu’il cite - De l’aube à minuit, Genuine, Das Haus zum Mond, Raskolnikoff, Le Cabinet des figures de cire - forment en quelque sorte avec lui le noyau dur du cinéma expressionniste, même si Kurtz les considère moins cohérents que le Caligari qui reste pour lui le chef-d'œuvre incontesté.

Dans d’autres films comme Die Bergkatze de Lubitsch ou Le Golem de Wegener, mais aussi Die Strasse de Grune il peut y avoir certains éléments expressionnistes au niveau des décors ou de l’éclairage. Mais l’Expressionnisme n’est alors plus une attitude esthétique qui traverse le film tout entier, mais plutôt un procédé stylistique que les cinéastes emploient à des fins atmosphériques précises à des moments choisis.

« C’est l’énergie spontanée avec laquelle agissent tous les facteurs, la fraîcheur, l’atmosphère de risque, l’attrait du risque, qui donnent au film son élan. Un rêve, un délire est placé sciemment dans une sphère artistique qui relève de moyens entièrement nouveaux et encore peu connus ; ce film qui connut sa première à une époque trouble, eut l’effet d’un délire : des rues obscures, des commandos de troupes républicaines aux ordres claquants de toutes parts, quelque part des cris aigus d’orateurs publics, et en arrière-fond, un quartier du centre de la ville, plongé dans de profondes ténèbres, occupé par des insurgés extrémistes, des pétarades de fusillades, des chaînes de soldats, des tireurs postés sur les toits et des grenades… »

Rudolf Kurtz, Expressionnisme et cinéma, 1987, p108.

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Photographie de plateau pour Raskolnikoff Photographie de plateau pour Raskolnikoff de Robert Wiene, 1923

Photographie de plateau pour Raskolnikoff
de Robert Wiene, 1923

Photographie de plateau pour Raskolnikoff

Outre la déformation expressionniste du décor, cette image est emblématique de l’atmosphère de repli sur soi de chaque personnage qui, refermé sur lui-même, ne prête aucune attention aux autres.

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