Manteau d'Anna Karina pour « Alphaville » (Jean-Luc Godard, 1965)

7 septembre 2021

Aux côtés de Lemmy Caution vêtu de son trench-coat d'agent secret, qui n'a pas en tête le personnage de Natacha Von Braun arpentant les couloirs d'Alphaville dans son manteau en velours noir et en fourrure de renard blanc ? Une pièce iconique et l'une des très rares conservées des œuvres de Jean-Luc Godard, qui s'explique par les tout petits budgets des films de la Nouvelle Vague : comme il n'y a pas d'argent pour confectionner des costumes, les interprètes n'utilisent généralement que leur propre garde-robe.

Délaissant ses jupes plissées à carreaux d'Une femme est une femme et sa robe rouge de Pierrot le fou, l'actrice porte pour Alphaville, réalisé en noir et blanc, des vêtements sombres à col ou liseré blanc. Dans un Paris nocturne et glacé, éclairé par Raoul Coutard, l'égérie de Godard n'en finit pas d'émouvoir avec ses yeux cernés de khôl. D'une élégance folle, qui rappelle au passage que la jeune mannequin, fraîchement débarquée de son Danemark natal, a croisé la route de Coco Chanel, et que celle-ci lui a trouvé son nom, Anna Karina.

Anna Karina et Eddie Constantine (Alphaville de Jean-Luc Godard)


  • Type d'objet : Costume
  • Support : Manteau de velours et fourrure
  • Auteur : Photographie du costume : Jaïme Ocampo-Rangel
  • Année : 1965
  • Pays : France
  • Crédits : © Jaïme Ocampo-Rangel