Motifs et style

La perspective choisie par Kracauer implique qu’il ne s’intéresse pas au style des films en tant que tel, mais aux partis pris stylistiques du cinéma allemand de cette époque. Au travers de ses analyses, il montre en quoi ces partis pris stylistiques sont symptomatiques des dispositions psychologiques profondes de la société allemande.

Ainsi il observe au début des années 20 une véritable parade de tyrans, avec le Dr. Caligari, suivi par le Comte Orlok dans Nosferatu, le gouverneur dans Vanina, le Dr. Mabuse, et puis Haroun-al-Rachid, Ivan le Terrible et Jack l’Eventreur dans Le Cabinet des figures de cire. Dans tous les cas, selon Kracauer, les décors et la mise en scène soulignent une atmosphère où les individus sont déchirés entre la soumission et le chaos - reflet d’un état d’âme dont le nazisme saura profiter.