Robert Bresson sur le web

28 juin 2018

Visages aux yeux baissés, mouvements de mains, ouvertures de portes, musique des bruits, scandales de Cannes... 11 choses du web sur Robert Bresson, le génie selon Andreï Tarkovski : « Un génie, on peut le dire sans ambages, Bresson est un génie. S'il occupe la première place, le suivant occupe la dixième – l'écart est énorme » (Journal, 19 février 1986)

Photo d'Isabelle Weingarten sur le tournage du "Diable probablement" (1976)

- 1966. « Déjà cela se murmure à Paris, un film qui n'est pas comme les autres, Au hasard Balthazar va sortir ». Jean-Luc Godard, Louis Malle, Marguerite Duras en parlent (2mn45).

- Reportage dans le Vaucluse, en 1967, sur le tournage de Mouchette (8mn).

- Deux supercuts de Kogonada pour deux motifs bressoniens : des mains et des portes.

- La main, instrument de raccordement des petits bouts d'espace bressoniens, Gilles Deleuze en discute dans ce document sonore réalisé à la Fémis en 1987 (4mn).

- « Il faut que les bruits deviennent musique » : les musiques et la bande-son dans les films de Robert Bresson, avec Jean Narboni et Bruno Dumont (2h).

- Cannes 1974, Gérard Blain s'insurge et Bresson se fâche pendant la conférence de presse de Lancelot du lac, relégué dans la catégorie des films hors-compétitions (6mn) : « On ne peut toucher qu'en rendant les choses du passé, présentes. Vous prenez la Jeanne d'Arc de Dreyer, vous voyez des gens habillés avec des déguisements, qui gesticulent ! Enfin, je suis à l'antipode de Dreyer malgré qu'on m'associe à lui, je ne vois pas pourquoi !  »

- Festival de Cannes, neuf ans plus tard, Robert Bresson et Andreï Tarkovski reçoivent le Grand prix du cinéma de création des mains d'Orson Welles et sous les huées du public cannois.

- Le Nu bleu de Picasso versus Anne Wiazemsky par Bresson.

- Délicieux Pierre Étaix à propos de Pickpocket et de son tournage avec Bresson, « chewing gum à la bouche et verre de menthe à la main ». (5mn)

- Quand Gérard Courant compresse le film de Bresson Les Affaires publiques (1934, 25mn), ça donne un film d'1mn 23s : « Il est compressé à la manière d'une œuvre d'Arman ou de César. Mais à la différence du travail de ces artistes qui compressaient des objets usuels, Compression Les Affaires publiques de Robert Bresson compresse une œuvre d'art. Compression totale, il ne manque pas un seul plan du film original ! »


Dans les cartons de la Cinémathèque

Affiches L'Argent de Bresson

Trois affiches pour L'Argent de Robert Bresson par trois grands affichistes : Guy Peellaert (1983), le Polonais Zygmunt Gornowicz (1984) et Raymond Savignac (1982).


La confidence

Robert Bresson à propos du Diable probablement : « Ce qui m'a poussé à faire ce film, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens, sauf de certains jeunes actuels, plus lucides. »


Vu à la TV

Un entretien avec Robert Bresson à propos de Pickpocket par France Roche et François Chalais (1960).