Le studio Warner Bros. : terre d'accueil d'expériences et d'artistes
Conférences de Réjane Hamus-Vallée et Claire Demoulin

Le stage 5, département d'effets spéciaux de la Warner
Au tournant de « l'âge d'or hollywoodien » des années 1930 aux années 1950, des transformations profondes structurent le milieu des effets spéciaux américains. De nouvelles technologies ainsi que des changements de cap entraînent la création de départements spécifiques au sein des grands studios, regroupant des professionnels dédiés et de plus en plus spécialisés. C'est le cas du Scientific Research Department de la Warner, plus connu sous le nom de Stage 5. Ce département est réputé pour l'excellence de sa production, qui étonne ses plus farouches concurrents de l'époque.

Les émigrés à la Warner Bros.
Quelle a été l'influence des réseaux d'émigrés européens dans la fabrique de la Warner Bros. durant les années 1930 ? Un film symbolise cet apport : Juarez (1939) de William Dieterle, qui mobilise le réseau de la scène théâtrale weimarienne, le réseau de l'aide aux réfugiés européens (suite à la création de l'European Film Fund) et le réseau de la presse d'émigration. Cartographie des milieux d'émigrés impliqués dans la création cinématographique américaine.

 


Réjane Hamus-Vallée est professeure des Universités au sein de l'Université d'Evry Paris Saclay, Centre Pierre Naville, où elle dirige le master « Image et société. Documentaire et sciences sociales ». Ses travaux de recherche portent principalement sur les effets spéciaux (Les effets spéciaux au cinéma. 120 ans de créations en France et dans le monde, avec Caroline Renouard, Armand Colin, 2018 ; Peindre pour le cinéma. Une histoire du Matte Painting, Les Presses universitaires du Septentrion, 2016), sur les métiers du cinéma (Superviseur d'effets visuels pour le cinéma, avec Caroline Renouard, Eyrolles, 2016) et sur la sociologie visuelle et filmique (direction, « Sociologie de l'image, sociologie par l'image », CinémAction, 2013).

Claire Demoulin est chercheuse post-doctorante à l'ENS (EUR Translitterae). Sa thèse de doctorat, intitulée Hollywood Transatlantique, s'est intéressée aux formes de traversées visuelles, culturelles et sociales à partir des films biographiques de William Dieterle réalisés à Warner Bros. Chercheuse associée à l'Université de Yale (États-Unis) en 2017-2018 dans le cadre d'une bourse Fulbright, et chercheuse au Centre Marc Bloch de Berlin en 2019, elle y a poursuivi ses travaux sur les réseaux émigrés à Hollywood, les circulations artistiques transatlantiques et les transferts culturels. Elle est membre du conseil d'administration de l'AFRHC depuis 2020. Ses écrits ont été publiés dans diverses revues et journaux (Trajectoires, 1895, Les cahiers naturalistes, Circav, LISA, Le Temps des Médias, Libération, etc.) et dans de nombreux ouvrages collectifs.