Le cinéma taïwanais de (mauvais) genre
Conférence de Wafa Ghermani

18 avril 2019

On considère que le nouveau cinéma taïwanais des années 1980 aurait brisé les codes d'un cinéma commercial inféodé à l'État, qu'il aurait représenté l'île et son histoire comme jamais auparavant. C'est oublier qu'avant Hou Hsiao-hsien et Edward Yang, il a existé, dans les années 1960 et au début des années 1980, un cinéma de genre qui, sous ses dehors bassement commerciaux, menait une attaque directe contre l'art officiel. Ce cinéma de « mauvais » genre, foutraque, fauché, carnavalesque, hilarant, violent, mélo, souvent rebelle et transgressif, constitue l'histoire longtemps refoulée d'un autre cinéma taïwanais, loin de l'art, proche de la rue, comme une rumeur souterraine prête à l'explosion.


Wafa Ghermani est docteure en études cinématographiques, spécialiste du cinéma taïwanais, et chargée d'événements culturels à la Cinémathèque française.