Les enfants dans le cinéma de Miyazaki : entre deux âges

Conférence de Mathieu Macheret

22 avril 2017

On dit souvent que les films de Hayao Miyazaki s'adressent aussi bien aux adultes qu'aux enfants. Et pour cause, puisqu'il n'y est question que de transition entre deux âges et de parcours initiatiques. Les enfants, bambins ou adolescents, peuplent son cinéma et lui offrent la plupart de ses héros (hormis quelques rares exceptions comme Le Château de Cagliostro ou Le Vent se lève). Ceux-ci sont confrontés à la cohabitation problématiques de deux mondes – hommes/nature (Princesse Mononoke), jeunesse/maturité (Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière), matière/esprit (Le Château ambulant, Le Voyage de Chihiro), progrès/tradition (Nausicaä, Laputa) – qu'ils vont tenter de concilier ou de traverser. L'enfant, chez Miyazaki, est un médiateur, un agent de liaison entre les humains et les formes cachées d'un monde où tout est vivant. Car dans ce monde, tout se transforme et chaque être est en quête de sa forme idéale.


Mathieu Macheret est critique de cinéma au journal Le Monde. Collaborateur régulier de la revue Trafic, il est aussi l'auteur d'un essai, Josef von Sternberg. Les Jungles hallucinées (Capricci, 2021). Il fait partie de l'équipe artistique du festival « Entrevues » de Belfort.