Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
« Tout ce que vous verrez dans l'heure qui suit est absolument vrai », prévient Orson Welles avec un sourire. D'emblée, le ton du film est donné. Réalisé en 1973 avec la complicité de François Reichenbach, Vérités et Mensonges, qui a pour titre original et complet Nothing But the Truth ; F For Fake, est une œuvre inclassable, à la frontière du documentaire et de la fiction. Orson Welles enquête sur le faux, tel qu'il existe dans le monde de l'art, en nous présentant des personnages historiques. D'abord, le célèbre faussaire Elmyr de Hory, qui a fabriqué à la chaîne des fausses œuvres de grands peintres, Matisse, Picasso ou encore Modigliani. Puis, Clifford Irving, journaliste tristement connu pour avoir falsifié ses histoires et en particulier écrit une fausse autobiographie de Howard Hughes. Enfin, Welles en vient à parler de Welles, revenant sur son canular radiophonique de 1938, où il conta l'invasion des Martiens, et dont la renommée le propulsa à Hollywood. Nourri par une mise en scène protéiforme, le film s'emploie à brouiller les pistes. Sens et non-sens, vérité et mensonge, le réel et l'imaginaire, tout ici s'entremêle dans un tourbillon d'images et de paroles. Le réalisateur de Macbeth s'éloigne de Shakespeare et crée son propre langage en composant un film où le montage est roi. Il devient alors difficile de démêler le vrai du faux, mais cela en vaut-il vraiment la peine ? Pour reprendre la formule de Picasso, à qui Welles consacre la dernière partie de son film : « L'art est un mensonge qui permet de dévoiler la vérité. »
Isaac Gaido-Daniel