vendredi 16 mai 2014, 14h30

Salle Georges Franju

14h30

La Production de caméras chez Eclair : la KMT et l'Eclair 16
Conférences de François Ede et Vincent Sorrel

Avec projections et présentation d'appareils.

1. Aux origines du « cinéma direct » : la caméra prototype « KMT » d'André Coutant
Par François Ede

Durant l'été 1960, le réalisateur et chef opérateur canadien Michel Brault est invité par Jean Rouch à venir participer au tournage de Chronique d'un été. Jean Rouch avait demandé à André Coutant, le constructeur du Caméflex, de concevoir un prototype de caméra légère 16mm, permettant de cadrer « à l'épaule » et équipée d'un moteur synchrone pour enregistrer le son direct. Michel Brault participe avec enthousiasme à la mise au point de cette caméra avec le constructeur. Selon ses propres termes : « on inventait la caméra avec les fabricants ».

Par leur inventivité, les promoteurs du cinéma direct allaient inventer un autre cinéma, « mettant sur la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur » selon la belle formule d'Henri Cartier-Bresson.

2. La caméra Éclair 16
Par Vincent Sorrel

Les aventures de la conception de la caméra Éclair 16 nous permettent de préciser l'histoire de l'avènement du « cinéma direct ». En effet, cette révolution esthétique ne correspond pas uniquement à des réalités techniques: cette épopée a été « légendée » par les cinéastes eux-mêmes qui ont «poussé» la technique afin de réaliser dans leurs films l'impression de synchronisme, mais surtout de saisie de l'époque. L'esthétique a précédé la technique pour quelques oeuvres de cette période du début des années 1960 : des films prototypes pour lesquels le son synchrone était obtenu par des procédés artisanaux, au tournage et au montage.

 

François Ede est documentariste et directeur de la photographie. En 1995, il restaure Jour de fête de Jacques Tati et en 2002, PlayTime. Il est l'auteur de l'ouvrage Jour de fête ou la couleur retrouvée (Cahiers du cinéma, 1994) et, avec Stéphane Goudet, de PlayTime (Cahiers du cinéma, 2002). Il a pris part à la restauration de la version française de Lola Montès menée par la Cinémathèque française.

Vincent Sorrel est maître de conférences associé à l'Université Stendhal de Grenoble. Chercheur associé à la Cinémathèque française, il étudie l'évolution des caméras légères. Il a réalisé des films sur Vittorio De Seta et sur la construction d'une salle de cinéma.