Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauré en 2019 par le Centro Sperimentale di Cinematografia- Cineteca Nazionale à partir des négatifs originaux fournis par RTI-Mediaset en collaboration avec Infinity. Travaux de laboratoire réalisés à Cinema Communications Services Rome. Restauration de la bande-son par Federico Savina.
Jeune poète, assistant réalisateur d'Accattone, Bernardo Bertolucci réalise son premier film à 21 ans. Une anomalie et une prouesse qui résultent de trois volontés conjointes : Pasolini, auteur du sujet de La Commare secca, qui propose son ami comme coscénariste. Le producteur Antonio Cervi, qui croit à cette histoire de « ragazzi ». Et Bertolucci lui-même : « Je me suis retrouvé vivant la concrétisation de mon rêve de toujours, être metteur en scène. » À cela s'ajoute un esprit du temps, né de la Nouvelle Vague française, qui privilégie la jeunesse pour que, de l'inexpérience, jaillisse de l'inédit. Ici, c'est une sensibilité à des lieux : la « zone » autour de Rome, les bords du Tibre, le parc Paolino, le Colisée des touristes, autant de terrains vagues, de rives boueuses, d'endroits désolés, de ruines du temps. Sensibilité à un « milieu », celui de la marge, que la forme du récit approche par cercles successifs et dépressifs, toute une tristesse à peine trouée par quelques plans volés dans les rues animées de la ville. Sensibilité à des visages, des corps errants à force de désœuvrement, poussés poussés en vérité par des désirs inassouvis et la faim au ventre. Sensibilité à un climat : le vent, le jour gris, la nuit noire, ou une pluie soudaine qui rime avec chaque épisode de l'histoire : « Le jour avant de commencer les prises de vues, confie Bertolucci, j'ai écrit une poésie : ce devait être la dernière, car depuis je n'ai plus pu écrire en vers. La Commare secca a représenté le passage d'une langue à l'autre. »
Bernard Benoliel