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Au commencement de Sang pour sang était Dashiell Hammett, auteur de romans noirs dont La Moisson rouge (1929), où l'on retrouve la phrase expliquant le titre original du film : « Lorsqu'une personne tue quelqu'un, elle se transforme en « blood simple », son esprit se vide et elle devient craintive ». Outre le fait de donner le ton de la filmographie déjantée des deux frangins les plus célèbres du cinéma américain contemporain, Blood Simple incarne un tournant dans le cinéma noir américain postmoderne, mixant burlesque et violence, à la fois hommage au patrimoine noir (Cain, Chandler...) et anticipation des entrées en scène de Quentin Tarantino et de David Lynch tendance Lost Highway. Ray, Abby, Marty... Les personnages imaginés par Joel et Ethan Coen existent avant tout par leurs corps, on ne sait pas vraiment qui ils sont, d'où ils viennent, mais on comprendra très vite qu'ils sont tous en danger d'une mort qui ne sera jamais totalement certaine. « Au Texas, c'est chacun pour soi » dit au début la voix off de Visser, détective transpirant qui attire les mouches. De fait, la solitude des uns et des autres habite ces décors moites et nocturnes des environs d'Austin où a été tourné le film. Barry Sonnenfeld, chef opérateur bien avant de passer à la réalisation (La Famille Addams, Men in Black), imagine une photographie extrêmement sombre trouée de couleurs lumineuses et éclatantes, des découpages insolites, un étirement des plans et des mouvements de caméra annonçant la virtuosité-marque de fabrique des deux frères tout au long de leur filmographie.
Bernard Payen