Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Avec Fargo, les frères Coen prennent malicieusement à revers les poncifs du film noir, traditionnellement nocturne, viril et urbain, pour imaginer le négatif d'un genre qu'ils maîtrisent déjà à la perfection (Sang pour sang, Miller's Crossing). Baigné dans la lumière blafarde d'un hiver polaire, le polar, inspiré d'un sordide fait divers ayant eu lieu au fin fond du Minnesota (région natale des cinéastes), s'ouvre sur un écran blanc comme neige – pas encore souillée de sang. Au volant d'une voiture apparaît le personnage principal, Jerry Lundegaard (William H. Macy) : très vite, ce commercial au sourire mielleux se révèle aussi vil et stupide que le duo de malfrats (Steve Buscemi et Peter Stormare) qu'il a embauché pour détrousser sa propre belle-famille, déclenchant ainsi un engrenage des plus macabres, relevé d'humour noir. Mais le véritable héros de Fargo ne se dévoile en fait qu'au tiers du film, et c'est une femme : Marge Gunderson (Frances McDormand), cheffe de la police locale, dont la démarche lente, entravée par une grossesse de sept mois, confère au film son tempo engourdi, mais aussi sa source de bon sens et de chaleur humaine quasi unique, au milieu d'un brouillard de bêtise crasse et de cupidité mortifère. Récompensée par un Oscar en 1997, Frances McDormand aura alors ces mots : « J'encourage les auteurs et les cinéastes à continuer d'imaginer des héroïnes aussi intéressantes. Et tant que vous y êtes, vous pouvez aussi en écrire quelques-uns pour les hommes. »
Éric Vernay