São Paulo, symphonie d'une métropole

samedi 9 mai 2015, 17h00

Salle Georges Franju

17h00 18h35 (93 min)

José Medina
Brésil / 1929 / 30 min / 35mm

Erich Von Stroheim en fit l'éloge après l'avoir vu au Festival du IVème centenaire de Sao Paulo, Walter Hugo Khoury considère que c'est une des oeuvres capitales du cinéma brésilien muet. Le critique Jean-Claude Bernardet,  auteur de Brasil em Tempo de Cinema, trouve Fragmentos da vida un précurseur en exaltant le développement urbain de Sao Paulo.


São Paulo, symphonie d'une métropole São Paulo, sinfonia da metrópole
Adalberto Kemeny, Rudolph Rex Lustig
Brésil / 1929 / 63 min / 35mm

Un poème cinématographique en hommage à São Paulo, inspiré par Berlin, symphonie d’une grande ville de Walter Ruttmann.

À la fin des années 1920, São Paulo est déjà une des villes les plus dynamiques au Brésil et en Amérique du Sud. Inspirés par le film Berlin, symphonie d’une grande ville (1927) de Walter Ruttmann, deux cinéastes d’origine hongroise, Rudolph Rex Lustig et Adalberto Kemeny, décident de réaliser un film dont la ville serait l’actrice principale, une œuvre qui célèbrerait l’espace urbain et ses contrastes, durant toute une journée, du matin au soir. C’est ainsi qu’apparaissent le centre et son quartier d’affaires tout comme les usines et les ouvriers, les riches avenues comme les ruelles mal fréquentées. Par sa succession de plans courts et rapides, le film devient une sorte de mosaïque poétique. À l’époque, la ville comptait plus d’un million d’habitants. Ce qui frappe aujourd’hui en voyant le film, c’est la manière dont les lieux principaux, caractéristiques aujourd’hui de cette mégalopole du XXIème siècle dévorée par ses gratte-ciel, sont à l’époque aussi ouverts et tranquilles. Les deux réalisateurs ont choisi une approche formelle moins audacieuse que leur cousin berlinois : tout en étant incontestablement avant-gardiste au regard de la production cinématographique de l’époque, le film est peut-être plus didactique, voire patriotique, insistant sur les écoles, les facs, suggérant que travailler dur conduit aux valeurs d’ordre et de progrès défendues par le drapeau brésilien. Plus inattendue, cette main humaine surplombant la ville de manière gigantesque et naviguant entre aumône au plus pauvre et billets de banque des plus riches, énonçant déjà les inégalités sociales de la ville et du pays.

Bernard Payen