Limite

lundi 6 avril 2015, 19h00

Salle Henri Langlois

19h00 21h00 (117 min)

Mário Peixoto
Brésil / 1929 / 117 min / DCP / VOSTF

Avec Olga Breno, Taciana Rei, Raul Schnoor.

Un homme et deux femmes dérivent sur un canot. Épuisés, ils ont cessé de ramer, s’abandonnant à leur destin. L’une des femmes raconte son histoire : elle s’est enfuie de prison avec l’aide d’un gardien, sans pour autant trouver l’apaisement.

Restauré par la Cinemateca Brasileira et la Film Foundation’s World Cinema Project, en partenariat avec l’Archive Mário Peixoto, Saulo Pereira de Mello et Walter Salles. Les scans ont été effectués par la Cinemateca Brasileira et le travail de restauration a été complété en 2012 par la Cineteca di Bologna au laboratoire L’Immagine Ritrovata. La restauration a reçu le soutien d’Armani, Cartier, Qatar Airways et du Qatar Museum Authority.


Dans les années 1920, Mário Peixoto est fortement influencé par la culture européenne, notamment par le cinéma russe, allemand et la production française d’avant-garde. Mais c’est une photographie d’André Kertész, publiée à la une du magazine Vu, qui lui inspire la trame de Limite : le visage d’une femme étreinte par les mains menottées d’un homme. Il élabore le scénario d’une pensée en images et tente d’entremêler divers champs visuels à travers des thèmes et des symboles, façonnant ainsi une structure de récit troublante. Il propose son scénario à ses deux amis réalisateurs, Humberto Mauro et Adhemar Gonzaga, qui l’encouragent à réaliser le film lui-même et lui recommandent les talents en photographie d’Edgar Brazil. Le film est tourné à Mangaratiba et sur la côte de l’État de Rio de Janeiro entre mai et octobre 1930. En tissant entre eux les destins funestes de ses personnages à la dérive, Mário Peixoto réalise un film sensible sur le passage du temps et la condition humaine.
Projeté lors d’une séance organisée par le Chaplin Club à Rio de Janeiro en mai 1931, le film reçoit un accueil favorable de la critique mais il est rejeté par le public et ne connaîtra pas d’exploitation commerciale. Poème cinématographique maudit, longtemps invisible, il a pourtant suscité la curiosité des cinéphiles avant d’être enfin considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma muet brésilien.

Samantha Leroy