L'Éclipse s'ouvre sur un prologue où les objets relaient les silences d'un couple en pleine rupture. La femme quitte son amant, avant de rencontrer un agent de change à la Bourse, dont l'agitation fait écho à son tumulte intérieur. Errances dans le quartier sans âme de l'EUR, désengagement masculin, Antonioni filme des êtres paralysés dans leurs émotions, souligne leur solitude dans un savant cadrage et s'appuie sur un usage symbolique de la symétrie. Temps morts et espaces vides sont autant de traits d'union entre chacun. Une démarche résolument novatrice, entre documentaire et poésie fulgurante, Prix du jury à Cannes cuvée 1962.