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Autour du corps de la grand-mère défunte, une étrange farandole, qui chante à tue-tête La Fille du bédouin. Un joyeux bordel, un moment d’explosion, irrévérence et tendresse mêlées, à l’image de tout le film. Louis Malle prend un malin plaisir à égratigner la bourgeoisie de province en plein Mai 68, injecte de la dérision dans chaque plan, réglant de loin quelques comptes avec sa propre histoire. Au fur et à mesure, le puzzle familial, avec sa ribambelle de caractères, compose le visage de la France soixante-huitarde, au fin fond du Gers. Autour de Milou/Piccoli, Miou-Miou en bourgeoise coincée qui cuisine et chante du Mozart, suprême ironie vingt ans après Les Valseuses, ou encore Dominique Blanc, césarisée pour son rôle de lesbienne cassante, et Bruno Carette dans sa dernière apparition. Les scènes de repas ponctuent et épousent l’histoire, sombrant peu à peu dans une douce décadence, déjeuner classique, dîner aux chandelles, pique-nique organisé et finalement repas improvisé dans la nature. C’est là que que se retrouvent et se révèlent les personnages de ce film choral avec, toujours, en toile de fond, Paris et ses événements, si loin et si proche. Ponctué par le jazz de Grappelli, vif, joyeux, ou des bribes de L’Internationale, le printemps s’installe et la sève monte, entre badinage et discussions politiques. Une parenthèse enchantée, comme si Malle et son scénariste Jean-Claude Carrière avaient eu, eux aussi, envie d’appliquer la recette de Voltaire, citée par Milou : « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »…