Belle de jour

dimanche 22 septembre 2013, 19h30

Salle Henri Langlois

19h30 21h10 (100 min)

Luis Buñuel
France-Italie / 1967 / 100 min / 35mm
D'après le roman Belle de jour de Joseph Kessel.

Avec Catherine Deneuve, Jean Sorel, Michel Piccoli, Pierre Clémenti.

Séverine, femme au foyer mariée à un riche chirurgien, décide de rompre avec l'insatisfaction et de se prostituer l'après-midi chez madame Anaïs, une maison de rendez-vous dont lui a parlé un ami de son mari.

« Quand Buñuel m’a proposé ce rôle, j’ai accepté sans hésiter, mais c’était aussi audacieux pour l’époque. Et un peu risqué pour moi. J’avais 23 ans ; pour tout le monde, j’étais la jeune fille romantique des Parapluies… Le film m’a fait basculer dans cette zone indécise où on ne sait jamais si une femme est une vierge ou une putain. Aujourd’hui, des gens me regardent comme s’il y avait encore en moi quelque chose de Belle de jour. Je précise que je n’en ai absolument aucun regret. » (Catherine Deneuve, Télérama, 1996)

« La question qui se pose à propos de ce film est toujours la même : tout cela n'est-il qu'un rêve ? C'est en raison de ce mélange de flashbacks, de fantaisies érotiques et surtout de cette fin inhabituelle, mais on peut distinguer avec précision faits et fiction. La scène la plus typique est sans doute celle où un Asiatique se présente comme client dans la maison close. Il apporte une mystérieuse petite boîte : en l'ouvrant, il en sort un son bourdonnant et aigu. Est-ce un mécanisme ? Est-ce un être vivant ? On ne le saura jamais. L'Asiatique en parle, mais son texte n'est délibérément pas traduit, peut-être s'agit-il même de faux chinois. On ne verra que le couvercle, et la blague surréaliste se trouve là. Buñuel nous laisse imaginer ce qui se trouve dedans, comme s'il testait notre propre fantaisie perverse. Tout ce qu'on peut imaginer à propos de la sexualité repose sur un fond de vérité. Une pareille boîte se trouvait d'ailleurs déjà dans Un chien andalou, le manifeste surréaliste que Buñuel tourna en 1929 avec Salvador Dalí. Ce n'est pas pour rien que Buñuel est le maître de la continuité cachée. À propos de fantaisies sexuelles : il y en a plein dans mon propre long métrage Business Is Business (1971). À l'époque, je ne réalisais pas que les clients dans Business Is Business ressemblent étonnamment à ceux de Belle de jour. » (Paul Verhoeven, extrait de Selon Verhoeven, traduit du néerlandais par Harry Bos)


Film restauré par la Cinémathèque française et StudioCanal.
Sélection Cannes Classics - Festival de Cannes 2017