Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Après la fin du second conflit mondial, alors qu'une guerre froide entre les blocs allait durablement s'installer, Hollywood a contribué à entretenir la propagande anti-communiste, tout à la fois par conviction mais aussi afin de donner des gages aux forces politique de droite, qui menaçaient de s'en prendre à l'industrie du divertissement au nom de la croisade contre les « Rouges ».
I was a communist for the FBI participe de ce courant, sorte de sous-catégorie du film d'espionnage, assimilant tout membre du Parti communiste à un agent secret au service de l'URSS, tandis qu'une voix off éduque itérativement les spectateurs sur les ruses et méfaits du péril rouge. Tourné pour la Warner Bros., le scénario est basé sur le témoignage d'un agent du FBI qui avait infiltré le parti en se faisant passer pour un militant convaincu. Le film se place donc délibérément du coté du mouchard, devenu une sorte de martyre, méprisé par sa famille et son entourage, qui le croient communiste, et contraint de confirmer un engagement politique qu'il ne fait que contrefaire. La réalisation est signée Gordon Douglas, remarquable cinéaste qui réussit ici, le temps de quelques séquences, à dépasser la rusticité bornée de son propos par un art de la mise en scène au service d'une rapidité du récit, d'une action rapide et brutale dynamisée par une certaine élégance plastique (cf. la poursuite finale dans la gare de Pittsburgh), confirmant et soulignant en même temps, non sans ironie peut-être, la paranoïa générale. Les communistes du film se comportent comme des gangsters qui ne croient pas un mot de ce qu'ils professent et se signalent par leur cynisme et leur mépris des ouvriers (« les ouvriers resteront toujours des ouvriers ») et des minorités qu'ils ne défendent que pour la façade. Ils semblent n'être motivés que par le moment où, après avoir pris le pouvoir, ils pourront en gouter les fruits sous la forme d'un accès libre au champagne et au caviar.
Jean-François Rauger