Avec Takeshi Kitano, Aya Kokumai, Tetsu Watanabe.
La révélation de Kitano au public occidental. Avec une esthétique anti-spectaculaire, le cinéaste élabore un yakuza eiga mélancolique, une déconstruction des codes du genre en forme de méditation sur la fatalité et la nostalgie de l'innocence perdue. Un geste créatif surprenant de fantaisie et de beauté.
Quatrième réalisation de Takeshi Kitano, Sonatine, mélodie mortelle est un échec cuisant au box-office japonais. C'est pourtant le film qui le fera connaître du public français. Relecture ludique du film noir où un yakuza taciturne, envoyé avec ses lieutenants sur l'île d'Okinawa, s'abandonne à des jeux plus ou moins mortels dans l'attente d'un inévitable baroud d'honneur. Violence sèche, humour noir et musique minimaliste (composée par le génial Jœ Hisaishi) conduisent cette singulière vision contemplative d'un monde d'enfants ayant grandi trop vite. — Clément Rauger
Clément Rauger a été chargé de cinéma pour Japonismes 2018 et pour la Maison de la Culture du Japon à Paris. Il écrit également aux Cahiers du Cinéma.
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.