Avec Kostyantyn Bondarevskiy, Metro Massokha, Dmytro Golybynskiy.
L'histoire d'un jeune paysan analphabète, dont la conscience politique s'éveille pendant la construction du barrage sur le Dnipro, constitue la première expérience de Dovjenko avec le son, qu'il associe au montage visuel. Les chants populaires sont juxtaposés aux sifflements des machines, tandis que les images lyriques du fleuve alternent avec celles des structures métalliques monumentales. Célébration propagandiste du labeur collectif, Ivan révèle en filigrane la pression idéologique exercée sur les travailleurs ukrainiens (à travers notamment la figure burlesque du marginal qui échappe à l'autorité), tout au long d'une production aussi audacieuse qu'ambiguë à l'égard de la politique stalinienne.
« Dovjenko a écouté la leçon des scythes et celles des vieux peintres d'icônes, il a parcouru l'Ukraine avec les yeux de Taras Chevtchenko, il a su faire siennes les traditions de l'art populaire des peuples soviétiques et c'est à tout cela qu'il doit ce merveilleux pouvoir d'équilibre statique, d'intensification de l'émotion par la durée. » (Henri Langlois)
Olena Honcharuk est directrice du Centre Dovzhenko.
Anthelme Vidaud est programmateur et auteur.
Juliette Armantier travaille à l'action culturelle à la Cinémathèque française.