Avec Gene Kelly, Rita Hayworth, Phil Silvers.
Repérée par un rédacteur en chef, une danseuse de night-club accède à la gloire. Le film du triomphe pour Rita Hayworth, propulsée – comme son personnage – au rang de superstar, et Gene Kelly, qui signe, pour la première fois, la chorégraphie du film. Un succès majeur, Oscar de la meilleure musique.
Patron tout-puissant de Columbia Pictures, Harry Cohn tient entre ses mains autoritaires la carrière de Margarita Cansino, que plusieurs coups de baguette magique ont transformée en Rita Hayworth. Deux ans avant Gilda, qui fera exploser l'actrice, Charles Vidor réalise La Reine de Broadway, exemple canonique de ce que Hollywood appelle le star vehicle : un film entièrement consacré à assembler sous nos yeux, comme on le ferait d'une voiture, une star de cinéma. À cheval entre deux âges de la comédie musicale, le film se veut une mise en abyme vertigineuse de ce processus de starification, auquel il faut d'abord donner les atours d'un conte de fées. C'est aussi une grande performance d'athlète, où Hayworth doit prouver qu'elle sait tout faire : chanter, danser, jouer, aimer − et être un peu plus belle que les autres. — M. Joudet
Murielle Joudet est critique de cinéma au Monde, elle anime une émission d'entretiens sur le site Hors-série. Elle a publié Isabelle Huppert : vivre ne nous regarde pas (Capricci, 2018) et Gena Rowlands : on aurait dû dormir (Capricci, 2021). Elle a aussi écrit La Seconde Femme, un essai sous-titré : Ce que les actrices font à la vieillesse (Premier parallèle, 2022) ainsi qu'un livre d'entretien avec Catherine Breillat, Je ne crois qu'en moi (Capricci, 2023).