Le Procès

samedi 15 novembre 2025, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h30 (180 min)

Orson Welles
France-Italie-RFA / 1962 / 120 min / DCP / VOSTF
D'après le roman Le Procès de Franz Kafka.

Avec Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Orson Welles.

Joseph K. est accusé d'un délit dont il ignore la nature. Tout en nervosité fragile, Anthony Perkins pénètre l'univers de Kafka avec subtilité. Le parcours absurde et cauchemardesque d'un citoyen victime d'une société bureaucratique totalitaire se dévoile dans l'architecture vertigineuse de Jean Mandaroux. Les décors – créés en partie dans une gare d'Orsay désaffectée – matérialisent admirablement le malaise kafkaïen, et donnent l'occasion à Welles d'exprimer ses propres angoisses : « S'il m'a été possible de faire ce film, c'est parce que j'ai fait des rêves récurrents de culpabilité toute ma vie : je suis en prison et je ne sais pas pourquoi. » Son œuvre la plus personnelle, virtuose et hallucinatoire.

D'après l'œuvre de Kafka, le parcours absurde et cauchemardesque d'un citoyen victime d'une société bureaucratique totalitaire. Corps longiligne, gestes maladroits, Anthony Perkins endosse, tout en nuances, le rôle de l'anti-héros pris dans un labyrinthe sans issue. D'une architecture vertigineuse, les décors du Procès sont aussi grandioses que le château de Xanadu de Citizen Kane. Recréés en partie dans l'ancienne gare d'Orsay, ils matérialisent superbement le malaise kafkaïen et donnent l'occasion à Welles d'exprimer ses propres angoisses : « S'il m'a été possible de faire ce film, c'est parce que j'ai fait des rêves récurrents de culpabilité toute ma vie : je suis en prison, je ne sais pas pourquoi. C'est quelque chose qui me touche de près. » Son œuvre la plus personnelle, virtuose et hallucinatoire.


Dialogue avec Jean-Philippe Trias
Animé par Bernard Benoliel
60 min

« J'ai voulu peindre un cauchemar très actuel. » Adaptant le roman de Kafka, Welles en propose aussi une interprétation onirique et une lecture politique pour ses contemporains. Son projet visuel d'une expérience de désorientation pâtit de la fragilité de la production internationale, lui imposant de tirer parti de décors impromptus et de réinventer l'esthétique de son film. Dans ce labyrinthe spatial assemblé comme un puzzle, la liberté du cinéaste, la puissance du style et du propos critique restent saisissantes. — Jean-Philippe Trias


Jean-Philippe Trias est maître de conférences en histoire et esthétique du cinéma et de l'audiovisuel à l'université de Montpellier Paul-Valéry et coréférent Recherche et Publications de l'Institut Jean Vigo, Cinémathèque de Perpignan.

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.