Shakespeare vu par Orson welles : l'obsession magnifique. Table ronde avec Simon Callow, Julie Vatain-Corfdir, François Thomas et, sous réserve, Arthur Nauzyciel, animée par Frédéric Bonnaud

samedi 18 octobre 2025, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h05 (153 min)

Orson Welles
Maroc / 1951 / 93 min / 35 mm / VOSTF
D'après la pièce Othello de William Shakespeare.

Avec Orson Welles, Micheál MacLiammóir, Suzanne Cloutier.

Dans l'Italie du XVIe siècle, la tragédie du valeureux Maure de Venise, poussé par le perfide Iago à tuer sa femme innocente, Desdémone. Infatigable adaptateur de Shakespeare, Welles réduit le texte du dramaturge à sa quintessence. Ses méthodes de réalisation masquent une production longue et fastidieuse : des gros plans, des angles inclinés, des clairs-obscurs et un montage scandé par une myriade de lieux de tournage (entre Maroc et Italie) confèrent au film une folle énergie. Du chaos d'un projet vertigineux, contre toute attente, jaillit la Palme d'or du festival de Cannes 1952.

« Ce qui surprendra sans doute le plus dans le film, c'est son extrême morcellement, alors que jusqu'ici Orson Welles passait pour le champion des plans longs, c'est-à-dire des prises de vues d'un seul tenant sans coupure. Il s'est plu ici, au contraire, à diviser ses scènes à l'extrême par un montage extraordinairement morcelé, procédé excellent dans l'ensemble. Non seulement ce morcellement extrême des plans n'enlève rien à la beauté, à l'équilibre de chacun d'eux, mais on aperçoit mieux, en revoyant le film, la rigueur de leurs rapports. » (André Bazin)


Shakespeare vu par Orson welles : l'obsession magnifique.
Table ronde avec Simon Callow, Julie Vatain-Corfdir, François Thomas et, sous réserve, Arthur Nauzyciel, animée par Frédéric Bonnaud
60 min

« J'aimerais dire ceci : tout metteur en scène qui dirige une pièce ou un film shakespearien, tout acteur qui joue dans une pièce ou un film shakespearien ne peut en réaliser qu'une petite partie. Shakespeare est le plus grand homme qui ait jamais vécu, et nous, nous sommes de pauvres taupes qui travaillons sous terre. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de saisir, de mordre un petit quelque chose, mais ce que nous saisissons doit être vrai et non pas dénaturé. Je suis tout à fait opposé à ce qu'on dénature une mise en scène shakespearienne. » (Orson Welles)

Table ronde suivie d'une signature, à partir de 17h30 à la librairie de la Cinémathèque française, du catalogue de l'exposition My Name Is Orson Welles et de l'ouvrage de François Thomas et Jean-Pierre Berthomé, Leur Orson Welles : grands entretiens (Les Impressions Nouvelles, 2025).