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Comme de nombreuses stars classiques hollywoodiennes, lorsque l’Âge d’or des studios a commencé à n’appartenir plus qu’à un passé révolu, alors que la grande forme du cinéma américain s’était dissoute dans la parodie ou le relecture révisionniste, Ida Lupino est apparue dans des titres relevant d‘un plus modeste, en apparence, cinéma d’exploitation. Il ne faut pas se contenter d’y voir seulement une forme de régression ou de déchéance, mais aussi une manière de participer à ce qui fut, dans les années 70 et après, un laboratoire de formes parfois expérimentales. Ainsi, La Pluie du diable, production américano-mexicaine signée du britannique Robert Fuest – que l’on avait découvert avec ses deux Docteur Phibes et son psychédélique Les Décimales du futur –, contient un certain nombre d’audaces narratives. Le récit débute, in media res, lors d’une nuit d’orage, et Fuest prend le risque d’égarer son spectateur plongé au milieu d’un récit dont les enjeux semblent obscurs. Lupino y incarne une femme dont la famille est traquée par un disciple (Borgnine) de Satan bien décidé à récupérer un grimoire qu’elle a en sa possession. Fuest confirme son talent de metteur en scène avec ce film, inventif et angoissant, le choix d’un décor peu usité dans le cinéma d’horreur (le désert mexicain), une riche direction artistique (cette église déconsacrée plantée au milieu de nulle part !) et des images de défigurations saisissantes, comme ces visages aux yeux vides qui fondent sous une pluie torrentielle. Placé sous l’autorité d’un Hieronimus Bosch, comme en témoigne le générique, La Pluie du diable ne rougit pas d’une telle généalogie. Le véritable grand prêtre sataniste Anton Lavey a participé au scénario, et se paie même le luxe d’une apparition comme figurant. Le film fut injustement massacré par la critique et signa la fin de la carrière cinématographique de Fuest, qui se reconvertira à la télévision. Ernest Borgnine prétendra, bien plus tard, que le film avait été financé par la mafia !