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La Divine (Shén nû 神女), premier long-métrage réalisé par Wu Yonggang en 1934, est sans nul doute l'une des œuvres les plus célèbres et commentées de l'histoire du cinéma muet chinois. Laurent Husson proposera une analyse de ce film en tant qu'œuvre à la fois représentative des ambitions artistiques du studio Lianhua, et singulière dans son épure esthétique. Si les thématiques abordées dans ce mélodrame reflètent l'influence alors grandissante, au sein de la Lianhua, des intellectuels de gauche, la mise en scène de Wu Yonggang est, quant à elle, conçue comme un écrin pour l'actrice Ruan Lingyu, dont l'exceptionnelle popularité contribua à la patrimonialisation du film.
La Cigogne en papier est le dernier film muet réalisé par Kenji Mizoguchi en 1935, un an avant son diptyque L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion. Décennie essentielle pour comprendre l'évolution esthétique du cinéaste, abandonnant le découpage pour le plan long, La Cigogne en papier cristallise les enjeux d'un tel bouleversement. Au-delà de ce virage formel qui caractérise les années 1930, Mizoguchi semble interroger avec une extrême précision le concept de lieu en des termes esthétiques. Quentin Lepetididier proposera une analyse de l'ouverture de La Cigogne en papier, rarement convoqué dans les études cinématographiques pour envisager une réflexion nouvelle sur le lieu chez Mizoguchi.
Conférences de Laurent Husson et Quentin Lepetitdidier
Séance organisée dans le cadre du séminaire de recherche « Penser l'analyse de film à dates anniversaires. Histoire et théorie », élaboré par Massimo Olivero et Matthieu Couteau (Institut Acte, Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Laurent Husson est ATER à l'Université Sorbonne Nouvelle. En février 2022, il a soutenu une thèse intitulée « L'Émergence des collections de livres de cinéma dans la France de l'après-guerre (1945-1954). Une étape cruciale de l'histoire de l'édition de cinéma française », dirigée par Laurent Véray. Ses recherches actuelles recoupent notamment les domaines de l'histoire de la critique, du cinéma muet, ainsi que de l'enseignement universitaire du Cinéma en France. En collaboration avec Enrico Gheller, il prépare une monographie consacrée à Jean George Auriol. Il préside depuis 2021 l'association Kinétraces.
Quentin Lepetitdidier est doctorant en études visuelles à l'Université Paris Cité sous la direction d'Olga Kobryn et d'Emmanuelle André. En deuxième année, son travail de recherche porte sur les enjeux esthétiques liés aux passages de supports (16mm, VHS, miniDV, HD, téléphone portable...) dans l'œuvre du cinéaste expérimental nord-américain Leighton Pierce. Plus précisément, sa recherche s'oriente vers les questions de matérialité, de dispositifs, et voudrait explorer le concept de lieu.