Avec Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly.
À sa sortie de prison, un criminel (Reggiani) se retrouve mêlé à un jeu de trahisons et de loyauté trouble, face à l'énigmatique Silien. Indicateur de police ou truand, Belmondo incarne l'essence même de l'antihéros américain, dans un polar brutal et tortueux, qui ne révèle ses secrets qu'à la toute fin.
Après Léon Morin, prêtre, « le film de la prudence, lisse et parfait » selon Jean-Pierre Melville, alors en quête de respectabilité et de moyens financiers, le cinéaste de la rue Jenner retrouve Jean-Paul Belmondo, qu'il sait capable de tout jouer, y compris un prêtre allumeur, et renoue avec le polar français sous influence américaine. Implacable et millimétrée, la mise en scène emporte un scénario un peu trop roué et manipulateur. Melville trouve ici son style définitif. — Frédéric Bonnaud
Frédéric Bonnaud est directeur général de la Cinémathèque française.