Fin du monde, Nostradamus an 2000

vendredi 4 avril 2025, 19h30

Salle Georges Franju

19h30 20h45 (73 min)

Fin du monde, Nostradamus an 2000 Nosutoradamusu no daiyogen [ノストラダムスの大予言
Toshio Masuda
Japon / 1974 / 73 min / 35mm / VF

Avec Tetsurō Tanba, Toshio Kurosawa, Kaoru Yumi.

Inspiré par les prophéties du célèbre apothicaire, Fin du monde, Nostradamus an 2000 réserve son lot de raz-de-marée, tremblements de terre et pluies acides dans une fable écologique pessimiste sur les dangers de la pollution et des armes nucléaires. Autant de catastrophes favorables à la prolifération de chauves-souris menaçantes, de sangsues mutantes et d'indigènes cannibales. Un bestiaire étoffé dans Les Survivants de la fin du monde, tout en images psychédéliques et autres ciels d'orages, où Jan-Michael Vincent (Supercopter) et Dominique Sanda luttent contre des scorpions géants et des cafards sanguinaires.

La fin du monde fut annoncée. Notamment par les prophéties de Nostradamus si l'on en croit cet étrange film japonais produit par la Toho en 1974, projet fou et unique qui porta la poisse au grand studio nippon. En effet, alors que se préparaient les effets spéciaux nécessaires au film, un plateau prit feu et l'incendie détruisit une grande partie des décors et des costumes de la Toho. Le film correspondit sans doute à une volonté du studio de répondre aux films catastrophes hollywoodiens du moment. Réalisé par Toshio Masuda, qui avait participé, quatre ans auparavant, à la réalisation de Tora, Tora Tora !, produit par la Twentieth Century Fox, le film imagine qu'un savant biologiste, incarné par Tetsuro Tamba (Gangsters en plein jour, Cochons et Cuirassiers, Kwaidan, La Prison d'Abashiri pour citer quelques titres d'une filmographie imposante) constate les dégâts de plus en plus étranges causés par la pollution comme l'apparition de limaces mutantes, d'enfants anormaux et de chauve-souris géantes. La terre devient le théâtre de cataclysmes naturels et la guerre nucléaire finit par être déclenchée. Le film peut se voir comme un avertissement, utilisant les images les plus spectaculaires et les situations les plus atroces, contre la destruction inéluctable de la planète. Seul peut-être, le japon, victime à la fois de la bombe atomique et de désastres majeurs dus à la pollution (Minamata) a pu produire un tel film. Fin du monde : Nostradamus an 2000 sortit en France en septembre 1974 dans une version réduite, comme dans de nombreux pays. Le pessimisme du film et son imagerie choquante lui ont valu d'être mis sous le boisseau par la Toho après sa sortie.

Jean-François Rauger