Avec Lou Castel, Mark Damon, Pier Paolo Pasolini.
Le second western de Lizzani, sombre histoire de vengeance aux frontières du Mexique, quelques années après la fin de la guerre de Sécession. Sobre dans ses effets, le film réunit autour de Lou Castel, impeccable en ange exterminateur, quelques membres de la troupe Pasolini, dont Franco Citti et Ninetto Davoli. L'histoire veut que le réalisateur de Mamma Roma, coscénariste officieux du film, et qui campe ici un prêtre mexicain révolutionnaire, accepta de faire le film en échange d'une Ferrari. Au vu du résultat, un deal gagnant-gagnant.
Le cinéaste s'empare du genre le plus populaire du moment et réalise un western politique à petit budget, qui interroge la nature du catholicisme comme communisme primitif. Carlo Lizzani s'est souvenu : « Commençaient alors, à travers le western, à affleurer des thèmes et une ambiance venus de notre histoire et qui devenaient brûlants, comme la justice, la révolte, le futur esprit soixante-huitard. Je réussis à convaincre Pasolini d'en être. Ça l'a amusé de paraître dans le film même s'il était déjà très célèbre. » — Jean-François Rauger
Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.