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Après une crise cardiaque survenue deux ans plus tôt en plein tournage du Ciel peut attendre, Ernst Lubitsch retourne à la mise en scène, « comme un danseur qui s'est cassé une jambe et peut, soudain, danser de nouveau » avec un bonheur contagieux. La Folle ingénue est l'ultime film de Lubitsch, à nouveau terrassé par une attaque qui l'emportera définitivement sur le plateau du suivant, La Dame au manteau d'hermine (1948), terminé par Otto Preminger. Le maître incontesté de la comédie sophistiquée signe une comédie romantique sur fond de plomberie détraquée, cru Fox, adaptée d'un best-seller déjà décliné en comic strip. On ne peut que succomber au charme de Cluny Brown – délicieuse Jennifer Jones qui ne résiste pas à une canalisation bouchée – et de l'épicurien et flegmatique Adam Belinski – Charles Boyer, exquis en écrivain tchèque exilé et pique-assiette. On ne peut que se délecter des facéties qui dérèglent le quotidien du beau manoir anglais où évoluent aussi une ribambelle de second rôles savoureux tandis que chacun cherche sa place. Scénario solidement insensé et sarcastique, dialogues truculents, allusions grivoises autour de tuyauteries engorgées qui défient le code Hays, le tout photographié par l'excellent directeur photo Joseph LaShelle. Les derniers feux toujours étincelants du cinéaste, avec une ellipse finale jouissive, pur moment de « Lubitsch Touch ».
Blandine Etienne