Tempête à Washington

dimanche 12 janvier 2025, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h50 (200 min)

Tempête à Washington Advise and Consent
Otto Preminger
États-Unis / 1961 / 140 min / 35 mm / VOSTF
D'après le roman Advise and Consent d'Allen Drury.

Avec Henry Fonda, Charles Laughton, Don Murray, Burgess Meredith, Gene Tierney.

Malade, le Président des États-Unis souhaite confier la Défense à un homme qui assurerait la continuité de sa politique étrangère, mais cette nomination est soumise au vote du Sénat. Chantages, faux témoignages, ambitions et vies brisées : Preminger s'invite dans les coulisses des institutions américaines, mais ne se borne pas à leur simple description. Pointant les extrémismes en tout genre, c'est le système dans son entier, ses rouages pernicieux qu'il met en lumière. L'œil lucide, le cinéaste dissémine ça et là quelques touches de cynisme bien senties, et met sa technique au service de l'histoire : « Je crois que la meilleure mise en scène est celle qu'on ne voit pas, que la personnalité du metteur en scène doit consister à s'effacer de la mise en scène elle-même ». Devant la caméra, les plus grands du moment à Hollywood, aussi parfaits les uns que les autres, font de cette étude de mœurs politique une œuvre puissante. L'analyse brillantissime et implacable des arcanes du pouvoir.


Dialogue avec Nicolas Pariser
Animé par Jean-François Rauger
60 min

Dans le cinéma hollywoodien classique, l'art le plus élevé tendrait vers toujours plus d'économie de moyens : Jacques Tourneur, Fritz Lang, Ida Lupino, Edgar G. Ulmer. La trilogie Exodus, Tempête à Washington et Le Cardinal paraît tourner radicalement le dos à cet art-là : il s'agit de fresques immenses, mêlant d'innombrables personnages dans des intrigues politiques amples, aux enjeux gigantesques. Pourtant ces trois films, et peut-être Tempête à Washington encore plus que les autres, me semblent entretenir un lien secret très fort avec les premiers cinéastes cités ici. — Nicolas Pariser


Nicolas Pariser est cinéaste. Il s'est d'abord fait connaître avec ses courts métrages La République (prix Jean Vigo 2010) et Agit Pop (2013). Il a réalisé trois longs métrages : Le Grand jeu (2015), Alice et le maire (2019) et Le Parfum vert (2022), ainsi que des épisodes de la série télévisée En Thérapie.

Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.