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Quand le premier roman de Françoise Sagan est traduit aux États-Unis en 1955, Otto Preminger, devenu son propre producteur, décide d'en acheter les droits. Il confie l'adaptation à Arthur Laurents, scénariste de La Corde et plus tard de West Side Story. L'année suivante, lors d'une vaste opération publicitaire pour trouver l'actrice qui interprétera sa Jeanne d'Arc, Preminger choisit la jeune Jean Seberg parmi les trois mille adolescentes qu'il aurait auditionnées (sur dix-huit mille candidates). En 1957, la réception de Sainte Jeanne est très médiocre. Le cinéaste attribue néanmoins le futur rôle de Cécile à Jean Seberg, qui jouera aux côtés de David Niven (Raymond, le père), Deborah Kerr (Anne) et de Mylène Demongeot (Elsa). Le tournage chaotique de Bonjour tristesse se déroule durant l'été 1957, à Paris d'abord, puis au Lavandou, dans la villa du couple de patrons de presse Hélène et Pierre Lazareff, et s'achève dans les studios de Shepperton, près de Londres, où sont reconstitués les intérieurs parisiens. Le dispositif spectaculaire du CinemaScope est ici associé à un sujet intimiste. Les séquences du présent parisien en noir et blanc alternent avec celles du passé, qui permettent au Technicolor de restituer les couleurs rayonnantes de la Méditerranée. La critique n'est pas éblouie par le film, mais à l'instar de Truffaut, Godard est impressionné par l'interprétation de l'actrice. Jean Seberg poursuivra donc sa jeune carrière dans À bout de souffle quelques mois plus tard.
Marion Langlois
« En short bleu échancré sur le côté, en pantalon corsaire, en jupe, en robe du soir, en maillot de bain, en chemise d'homme dont les pans flottent, en chemise d'homme dont les pans sont ramenés devant et noués sur le ventre, en corsage et encore sage – mais plus pour longtemps – Jean Seberg, avec ses petits cheveux blonds cendrés sur son crâne de pharaon, ses yeux bleus grands ouverts et ses éclairs de malice garçonnière, porte sur ses petites épaules tout ce film qui n'est d'ailleurs qu'un poème d'amour que lui dédie Otto Preminger. » (François Truffaut)