« I shall never forget the week-end Laura died ». Le lieutenant McPherson enquête sur l'assassinat d'une jeune femme, et tombe sous le charme de la défunte, après avoir contemplé son portrait. Tiré d'un roman de Vera Caspary, spécialiste des peintures féminines et autrice de scénarios à succès, Laura est un modèle de sobriété, de précision, servi par une mise en scène fluide. Et puis surtout, il y a Gene Tierney, fragile, belle, étrange. Preminger joue à distordre les repères temporels pour installer autour d'elle une atmosphère envoûtante, entre ombre et lumière : « Ce qui m'intéressait, c'était de révéler avec cette histoire l'impossibilité de cerner une femme et le mystère qui s'attache à elle. » Le leitmotiv musical lancinant marque les apparitions de l'héroïne, et les obsessions de McPherson ; bien davantage qu'un drame policier classique, Laura est une élégante tragédie de la jalousie. La quintessence du film noir.