La Maîtresse du lieutenant français

samedi 14 décembre 2024, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h35 (183 min)

La Maîtresse du lieutenant français The French Lieutenant's Woman
Karel Reisz
Grande-Bretagne / 1981 / 123 min / 35 mm / VOSTF
D'après le roman Sarah et le Lieutenant français de John Fowles.

Avec Meryl Streep, Jeremy Irons, Lynsey Baxter, Hilton McRae.

Adaptation d'un roman de John Fowles, la rencontre, dans l'Angleterre victorienne, d'un paléontologue (à peine fiancé) avec l'énigmatique « maîtresse du lieutenant français ». Au scénario follement romanesque, Harold Pinter ajoute un film dans le film, celui qui raconte le tournage de l'autre, et où les comédiens vivent une liaison semblable à celle de leurs personnages. Un va-et-vient astucieux qui porte un regard contemporain sur une passion amoureuse, autant qu'il brosse un portrait de femme libre. Une double interprétation, qui révèle Jeremy Irons à l'écran aux côtés de la plus grande actrice américaine, Meryl Streep. Au final, deux love stories que Reisz entrecroise d'une main de maître, jusqu'à ce qu'elles se confondent avec une incroyable finesse.


Dialogue avec Axelle Ropert
Animé par Bernard Benoliel
60 min

Que peut le cinéma pour la littérature romanesque ? Il y a au moins quatre écoles : la « ponction partielle », « la lettre » (l'adaptation fidèle), « l'esprit » (l'infusion détournée), et « le travail spéculatif ». Pourquoi Karel Reisz, en s'emparant du roman de John Fowles, avec Harold Pinter au scénario, a-t-il ajouté une dimension spéculative (un film dans le film) à une matière apparemment plus simple ? Pourquoi le cinéma est-il si attiré par le matériau romanesque romantique (Truffaut, Campion, Desplechin, Lean, Hitchcock, etc.) et pourquoi ne peut-il s'empêcher de lui ajouter une dimension un peu tordue ? Innocence du roman, esprit retors du cinéma ? Réponse après avoir vu ce film de Karel Reisz – cinéaste par ailleurs intrigant et méconnu. — Axelle Ropert


Axelle Ropert est cinéaste et scénariste (pour Serge Bozon, Blandine Lenoir et Patric Chiha entre autres). Elle a réalisé deux moyens métrages (Étoile violette et Truffaut au présent), et quatre longs (La Famille Wolberg, Tirez la langue mademoiselle et La Prunelle de mes yeux). Son dernier film, Petite Solange a reçu le prix Jean Vigo 2021.

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.