La Vengeance aux deux visages

mercredi 4 décembre 2024, 20h00

Salle Henri Langlois

20h00 22h25 (141 min)

Marlon Brando
États-Unis / 1961 / 141 min / DCP / VOSTF
D'après le roman La Véritable Histoire de la mort d'Henry Jones de Charles Neider.

Avec Marlon Brando, Karl Malden, Joan Petrone.

Dupé par son complice, un bandit de l'Ouest américain entreprend de se venger. Initialement destiné à Peckinpah, puis à Kubrick, La Vengeance aux deux visages est finalement devenu l'unique film de Brando en tant que cinéaste. Un western crépusculaire, qui cavale de chevauchées fantastiques en éclairs de violence masochiste.

La genèse de La Vengeance aux deux visages fut des plus chaotiques. À partir d'un roman de Charles Neider, Sam Peckinpah en commence l'écriture avant d'être évincé par Stanley Kubrick, qui doit réaliser le film et demande alors à son coscénariste des Sentiers de la gloire, Calder Willingham, d'en écrire une nouvelle version. Mais Marlon Brando provoque à son tour le renvoi du duo et Kubrick partira remplacer Anthony Mann sur le tournage de Spartacus. Brando décide de réaliser le film lui-même, et la suite de la production sera à l'image de la star, excessive et conflictuelle : le budget du film passe de 1,8 à 6 millions de dollars, la durée de tournage de six semaines à six mois et le premier montage approuvé par Brando dure 4 h 42. Paramount le réduira de moitié et imposera une fin différente, pour aboutir à la version actuelle. Le résultat est néanmoins étonnant, Marlon Brando livrant un western extrêmement personnel, sombre, contemplatif, avare en scènes d'action mais habité par une grande tension psychologique et magnifiquement photographié par Charles Lang. Au-delà de la trame de la vengeance, la relation entre Rio Kid (Brando) et Dad Longworth (Karl Malden) témoigne d'une étonnante dimension masochiste et œdipienne. Cette retenue mêlée de violence déroutera le public, le film sera un échec et restera l'unique réalisation de l'acteur.

Caroline Maleville

Restauré en 4K à partir du négatif original par Universal Studios, en collaboration avec la Film Foundation. Remerciements à Martin Scorsese et Steven Spielberg pour leurs conseils sur la restauration.